samedi 9 novembre 2019

Le Chalet Savoyard, La Clusaz


Lorsque l’on souhaite acheter du reblochon, c’est bien entendu dans les Aravis qu’il faut aller. Une fois les bons producteurs identifiés et les achats réalisés, si l’on se trouve aux heures de midi, certes la Clusaz n’est pas exempte de belles tables mais il sera probablement bien plus adéquat de s’éloigner du centre, surtout par une belle journée d’été ensoleillée. Bien entendu le magnifique col des Aravis n’est pas exempt de touristes ou de véhicules traversant la région mais cela serait dommage de manquer le « Chalet Savoyard ».


Immanquable puisque le long de la route, son inscription sur le toit, sa terrasse dans le champ attenant et ces parasols. Maison plantée comme cela, surement une très ancienne bâtisse qui fût aménagée en relais. C’est donc subitement aux heure de midi que le lieu se remplit et l’on remarque surtout des habitués, non pas des touristes venus visiter la région ou les alpages, ce qui est plutôt rassurant. Aujourd’hui il semblerait que les grillades sont à l’honneur du jour en voyant s’afférer le préposé au barbecue.



Une très agréable terrasse qui si même est le long de la route, on pourrait s’imaginer être au milieu des pâturages, ce qui est d’ailleurs le cas lorsque l’on regarde d’un autre côté.



Une maison pleine de charme avec ses bacs à fleurs, ses bûches entreposées qui attendent l’hiver et ses petits rideaux derrière les fenêtres.


Un intérieur toujours plein de charme et qui correspond parfaitement à quoi l’on pourrait s’attendre. Comptoir face à une salle remplie de petites tables avec nappes à carreaux rouges et blancs, plafonds bas et du bois un peu partout.




Le bar est resté intact avec ses étagères plutôt joliment structurées avec billes et verres de toute taille. Une impression que nous ne sommes pas en 2019, mais aurions voyagé dans le temps. Du charme, de l’ambiance, les propriétaires ont su préserver l’authenticité du lieu.


Dans d’autres sections de ce chalet, des salles à manger dont l’une avec encore le vieux poêle ainsi qu’en décoration, d’anciennes tenus du passé qui donneraient l’impression de sécher sur la source de chaleur.



Menu du jour, plats de saison, suggestions et la classique carte. Le choix ne manque pas. On remarquera avec bonheur que les abats sont aussi ici à l’ordre du jour, ce qui plaira aux amateurs. Pas de cuisine touristique mais une très belle sélection de plats authentiques ou alors les grillades du jour ; tout étant réalisé sur place !


Avec un certain nombre de « combos », cela plus simple de choisir comme par exemple « le Menu » qui propose une tartiflette, de la charcuterie, salade verte , beignets de pommes de terre. On me dira que la tartiflette est un plat presque banal mais je peux affirmer que celle-ci fût la meilleure de ma vie, tout simplement… La patronne qui est aussi la cuisinière me mentionne que le reblochon sélectionné ne vient pas de n’importe ou mais choisi par ses soins afin d’avoir un fondant et une saveur irréprochable. Le mélange de pommes de terre en dessous avec les probables oignons et vin est impressionnant de légèreté, ce qui est vraiment très rare.


Les charcuteries variées sont aussi délicieuses avec terrine, saucisson, jambon et cornichons.


Une fraiche salade verte avec une sauce « maison », ce qui est fort appréciable.


Pour moi de sublimes atriaux « maison », ce qui est aussi très difficile à trouver. Les atriaux ou attriaux, sont des paupiettes de porc originaires des cuisines traditionnelles de Suisse romande et de Savoie. Leur composition, ensuite : comme c'est le cas pour de nombreuses spécialités, elle peut varier d'un village à un autre au point de déclencher des conflits de bistrot où l'on tape sur la table le poing fermé. Préparées à base de viande et d’abats de porc hachés et assaisonnés, les paupiettes sont ensuite emballées dans de la crépine de porc. Le Larousse gastronomique (2000) indique que cette crépinette aplatie est une entrée cuite à la poêle, contenant du foie de porc, de la viande de veau, fines herbes et oignon ; plus loin, il précise que cette boulette savoyarde contient, sous sa crépine, poumon, cœur, foie et gras haché. Elles se font rôtir à la poêle et leur jus est déglacé au vin blanc. Mais ici la sauce est repensée et se trouve être d’une incroyable gourmandise. Sauce à base de vin avec apprend-on, un peu de sirop de cassis pour la finir. Un plat très impressionnant pour les amateurs.


Avec tous les plats, les fameux classiques beignets de pomme de terre. Un met emblématique toujours réussi à la perfection.


Et comment ne pas prendre la tarte toujours « maison » avec les myrtilles sauvages du coin ! Une excellente pâte, un sirop au-dessus bien dosé en sucre, un fruit avec du goût, celui que l’on avait oublié de la vraie myrtille et pas la grosse insipide de supermarché provenant de je ne sais où. Sans oublier de la crème fouettée.



Une bouteille de vin rouge avec un Pic Saint Loup Les Costes Haut-Lirou 2016. Une robe profonde grenat. Son nez est riche de fruits (mûre et cassis) aux notes finement grillées et chocolatées.


Une adresse que l’on aurait de garder secrète mais au vu de son emplacement…autant oublier. Cela n’empêche pas cet établissement de travailler très sérieusement, de proposer une cuisine authentique, parfaitement réalisée et surtout sans concession. On respecte la table ici, on ne va pas essayer de se conformer aux goûts du moment et c’est comme cela qu’il faut penser ! Une vraie cuisine savoyarde soignée, une équipe en cuisine que l’on saluera et respectera pour  avoir su prolonger la tradition.

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