Chaque
visite à Lyon se traduit par une série de découvertes avec le plus souvent de
très belles surprises. Je faisais
allusion dans d’autres billets de cette nouvelle génération de chefs asiatiques
sur la ville et même en France qui glorifie la cuisine bistronomique et même
gastronomique avec des « En Mets Fais ce qu’il te plaît »,
« Takao Takano » et autres « Imouto ». A vrais dire un grand nombre de jeunes chefs
passent par l’Institut Paul Bocuse et profitent de la ville pour y ouvrir de
surprenants endroits.
Aujourd’hui
c’est la découverte du « Passe Temps » ouvert depuis avril 14 et de
son chef coréen Youghoon Lee qui a fait ses études dans l’hôtellerie et
restauration en Corée, travailla dans quelques établissements français de son
pays, diplômé également de l’institut institut Paul Bocuse à Ecully, qui a aussi travaillé chez Paul à
« l’Abbaye de Collonges » et chez « Lasserre ». Une table située dans le 6ème dans une rue
plutôt calme et dans un local assez épuré, sobre, contemporain et même un peu
zen. Pas vraiment de décor mais on s’y sent tout de suite à l’aise car le lieu
est plutôt informel et on réalise que ce qui va se passe est plutôt dans l’assiette.
Il s’agit
d’un chef qui réalise une cuisine française avec quelques inspirations
asiatiques évidement coréennes mais entendons-nous bien, une réelle cuisine
française avant tout avec d’ingénieuses associations. Un menu qui change chaque
semaine avec des compositions à chaque fois nouvelles basées sur des produits
locaux avec quelques touches coréennes si seulement nécessaires.
Des murs
blancs, quelques tables modernes en bois avec des structures métalliques et
c’est a peu près tout. Sur un côté, la cuisine avec le chef et également le
sommelier coréen M. Sukhwan Ha qui a travaillé chez Pierre Orsi et à
Cordeillan-Bages.
Le menu
dégustation de ce soir est à 55 euros qui peut être aménagé avec des fromages
moyennant un supplément.
L’amuse-bouche
qui nous sera servi illustre parfaitement les idées de Youghoon avec une
gougère farcie avec de la crème de sésame. Le choux est incroyablement léger,
avec une crème amenant ce côté un peu goût de noisette.
Seconde
bouchée avec un délicieux cromesquis de confit de canard sur une crème de
figue. Léger, sans goût de friture, sur un socle noire et agrémenté du côté
doux de la figue.
Et pour
terminer les mises-en-bouche, un velouté de potimarron au boudin noir avec sur
le dessus quelques graines. Une très bonne consistance, un assaisonnement
étudié, le boudin amenant un côté puissant au tout pour balancer la douceur de
cette courge.
Première
entrée avec un Pressé de foie-gras et anguille fumée, coing, carottes. Le
visuel est très séduisant avec ce foie-gras cuit à la perfection au milieu
duquel on retrouve une fine tranche d’anguille. Sur le dessus un ensemble de
fines tranches de carottes de diverses couleurs, rouges, jaunes, et
blanches ; quelques touches de purée de coing pour apporter une touche
douce. Une assiette qui me rappelle un peu le fameux foie-gras aux anguilles de
Martin Berasategui mais ici préparé différemment et les saveurs très
complémentaires également.
Seconde
belle assiette avec les Noix de Saint-Jacques de St Breuc, salsifis, sabayon au
yuzu, poutargue. Parfaitement saisies car juste snackée, une pointe d’acidité
dans le sabayon grâce à la saveur de cet agrume ici de Corée, les salsifis
légèrement croquant pour une touche végétale et la poutargue râpée sur le
dessus pour apporter un complément de saveurs marines.
Nous
continuons avec un poisson, la Lotte, oignon cébette, navet, crevette grise.
Encore un plat très visuel et qui m’impressionne par l’ajout de la crevette
grise sous forme d’un bouillon un peu sur le mode du dashi mais sans évidement
être finalement totalement asiatique. Un plat à la saveur plutôt forte mais
très équilibré avec en plus des navets entourés d’algues nori effritées. Une
grande réussite car ce plat malgré une inspiration de l’Asie reste tout de même
très français dans sa préparation.
En met principal, une Bavette de bœuf wagyu, cerfeuil tubéreux, noisette. La viande d’origine australienne est fondante et se marie très bien avec la purée de ce cerfeuil qui est plutôt douce. La tuile croustillante aux noisettes complète bien le côté doux de l’assiette, le fond de sauce très concentré est parfait.
Un dessert
plutôt classique mais très bien confectionné, une Glace au chocolat noir,
praline noisette et amande, marron. Un dessert de saison auquel j’aurais
apprécié une petite touche d’acidité comme par exemple du fruit.
Comme vin
une excellente Côte Rôtie de chez Patrick Jasmin en 2012 sagement tarifée. Un
grand millésime avec ce vin rouge à la robe rubis profond et aux reflets violacés.
Un repas
avec de magnifiques dressages, beaucoup de précision et de délicatesse dans les
assiettes et des saveurs bien maitrisées. Un établissement dont on entendra
probablement encore plus parler dans les mois qui viennent.
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