Voici
encore l’un de ces endroits assez unique à Londres qui propose un concept assez
original. Plusieurs niveaux avec un bar à cocktails au sous-sol, un bar lounge
au rez-de chaussée, une petite salle à
manger au premier, un salon privé et finalement un « rooftop ».
Ni vraiment un club et ni vraiment un simple restaurant, quelque chose
peut-être un peu entre les deux sachant que
l’on ne peut que venir prendre un verre ou manger. Cinq niveaux plutôt bien
décorés dans une maison de style Georgienne, finalement assez étroite qui se trouve en face du marché de Smithfield, une
ancienne halle victorienne qui abrite le plus grand marché de viande de Londres
et qui a été récemment été rénové.
Le nom de l’établissement
étant lié au nom du chef et propriétaire Alan Bird qui a un moment fut chef de
cuisine du « The Ivy » et autres établissements par la suite, plutôt spécialisé
dans ce que je qualifierais de cuisine moderne britannique. Des produits de première qualité souvent bios,
des inspirations culinaires britanniques avec souvent beaucoup d’idées et des
associations parfois audacieuses avec des ingrédients d’autres régions d’Europe.
Une fois à
l’intérieur vous serez plutôt surpris de vous retrouver dans un décor assez
style des années 60. On se croirait presque être dans un appartement avec un
plancher en bois, un coin avec des sofas, quelques tables le long des fenêtres
et tout cela avec un très agréable fond de musique et une ambiance entre
feutrée et festive. L’impression que l’on se doit de prendre un verre avant de
passer à table…
Quelques
lumières douces de luminaires de l’époque, un bar dans le fond où l’on peut également
prendre un verre mais pas genre pub mais plutôt de type club.
On vient
prendre un verre dans l’un des sofas après le travail ou tut bonnement comme précédemment
dit, passer un excellent moment avant de monter au premier dans la salle de restaurant.
Il y a quelque chose d’assez envoutant dans cet endroit, probablement l’impression
de se retrouver non pas dans un lieu public mais chez des privés.
La salle au
premier plutôt contiguë et basse de plafond reste décorée dans ce style années
60 avec un ensemble de tableaux qui parfois pourrait rappeler la période du cubisme
du début des années 1900. Ici aussi des banquettes le long des murs, certaines
recouvertes de tissus devant lesquelles des tables en bois simplement dressées
sont alignées. Une petite salle qui deviendra bruyante par la suite au vu de la
promiscuité des tables mais finalement rien de gênant car on aura toujours l’impression
de participer à un repas presque en famille ou alors de se retrouver dans un
club d’habitués.
La carte
propose une belle sélection d’assiettes influencées par ce que l’on appelle la « comfort
food » ici en Grande-Bretagne mais visiblement avec des ajustements pour
alléger ces plats à la base roboratifs ou des mets que l’on pourrait qualifier
de modernes en lisant la liste des ingrédients utilisés. Une carte qui ne
laisse pas indifférent et qui s’avère être vraiment très intéressante.
Première
surprise avec le pâté de de crabe et de maquereau
fumé, betteraves chioggia, avocat, œuf de Bantam à la coque, raifort. Visuellement l’assiette est très
soignée, l’arrangement est précis, esthétique et séduisant. Il y aurait presqu’une
touche un peu féminine dans ce dressage. Une terrine montée avec les éléments
marins fumés, avec sur le dessus un jeu de texture particulièrement plaisant. La
betterave Chioggia est originale car elle présente de multiples anneaux de couleurs blanche
et rose vif, amène ici un côté croquant à l’ensemble avec à l’intérieur du
raifort, l’œuf moelleux issues de poules naines dont l’origine serait
indonésienne complète avec finesse l’assiette ainsi que les petites touches de
crèmes d’avocat disposées sur le côté finalise parfaitement cette entrée.
Je serai
également assez impressionné par mon plat principal, un Colin fumé, couscous de
de chou-fleur, persil et purée de pommes de terre. A nouveau le visuel est très
soigné et esthétique. Quant aux saveurs elles ne seront pas en reste comme le
jeu de textures. Le poisson est reconstitué en un cercle avec un magnifique
goût fumé, deux types de chou-fleur ont été râpés avec de créer une impression
de couscous végétal coloré mais ici encore cru, quelques autres légumes de la
famille du chou ou brocoli, quelques touches de purée et une fine sauce au
persil sur le côté. C’est un plat délicat et gourmand.
Comme autre
accompagnement j’ai choisi une excellente poêlée de légumes de saison composée
de diverses feuilles de chou dont du « Kale »
simplement passées au beurre avec quelques morceaux de courge.
Comme
dessert un Crumble aux pommes et mures, crème vanille. Le dessert anglais ici magnifiquement
revisité malgré tout car on y trouvera un délicieux fond de tarte brisée, les
pommes chaudes mais encore légèrement croquantes, les mures fraiches qui sont
entière et le crumble sur le dessus avec une crème vanille légèrement glacée.
Un dessert qui souvent est lourd et même gras car trop beurré et sucré ;
ici allégé avec une cuisson exemplaire.
Pour
accompagner ce repas autour du poisson, un verre de Viura/Sauvignon Bodegas
Virgen del Aguila 2013 qui m’aura bien plus par son côté gras et subtilement boisé.
Un établissement
où l’on peut passer une très belle soirée en passant de niveaux en niveaux, ou
le décor est plein de charme, l’ambiance particulièrement conviviale et la cuisine
particulièrement soignée, esthétique mais aussi gourmande qui à nouveau
démontre que le renouveau de la cuisine britannique est particulièrement étonnant.
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