lundi 2 septembre 2013

Gourmet Gasthaus Freyenstein, Vienne

Voila ce que je préfère ; me rendre dans un établissement plus ou moins confiant et en ressortir totalement émerveillé… Ce Gasthaus est l’une de mes plus belles récentes découvertes et sans équivoque l’une des plus belles tables de Vienne dans sa catégorie. Entre un restaurant chic et l’environement des Heurigen, c’est à quelques minutes en voiture du centre que vous découvrirez dans une rue plutôt tranquille une maison devant laquelle se trouve un arbre entre quelques places de parking. Avec le calme on peut même entendre quelques grillons dans cet arbre conférant à l’endroit un coté un peu surréaliste. Une impression même de se trouver devant un tableau de Magritte. 


Une fois à l’intérieur vous voila face à un joli comptoir qui a du voir défiler des générations, devant une salle plutôt traditionelle aux parois boisées. 



Quelques marches plus haut une seconde salle avec une touche un peu art-déco propre à une certaine période artistique viennoise. 


Mais toutes ces salles sont vides car ce soir c’est dans le jardin que cela se passe…et quel jardin ! 


Un écrin de verdure, une oasis entre les anciens immeubles du quartier, un jardin avec une terrasse dans laquelle de grands arbres protègent l’ensemble des tables de l’établissement. Bougies sur les table, lampadaires ; l’ambiance est feutrée…On pourrait même s’imaginer par cette si belle soirée se croire en Provence.





Gourmet Gasthaus Freyenstein est une affaire sacrément bien menée par le couple (je devrais probablement dire partenariat…) Eva Homolka & Meinrad Neunkirchner. Eva s’occupe visiblement de la gestion et de la supervision du service et Meinrad officie en cuisine. L’accueil est plus que charmant et immédiatement on se sent dans un endroit privilégié.

Meinrad le cuisinier semble être quelqu’un d’êxtremement passionné qui est à la recherche d’associations de saveurs traditionnelles revisitées et parfois totalement innatendues. Le menu dégustation quotidiennement changé qui est obligatoire est une série impressionnante de plats servis « en couple ». Pour la somme d’une cinquantaire d’euros vous seront servis plus d’une dizaine de petits plats les uns plus impressionnants que les autres. A chaque fois les saveurs sont justes, les associations un peu périlleuses fonctionnent et malgré que l’on puisse regretter initialement de toujours avoir deux plats ensembles, on s’aperçoit que la magie opère.

Il faut aussi préciser que la majorité des plats utilisent des herbes plutôt rares ainsi que des produits de la région de la styrie.


Deux amuses-gueule en consultant la belle carte de vins nous sont ammenés un petit toast de jambon fumé et fromage sur un concassé de tomates ainsi qu’une tranche de comcombre au yoghourt et œufs de poisson. Rafraichissant et plaisant.



Puis une succession de plats souvent exceptionnels tels que la tomate au four avec une eau mentholée, huile de limette, vinaigre de fleurs de sureau. Un plat qui semble être d’une grande évidence mais le résultat démontre une certaine recherche car l’association de la tomate légèrement sucrée avec cette fantastique sauce mentholée est étonnante.


En second plat la petite pomme de terre farcie aux chanterelles, cèpes et sauce aux vins avec des herbes. Une belle assiette la pomme de terres creusée avec une très bonne farce de champignons bien assaisonnés et sur le dessus le cèpe finement rapé, tout cela avec un léger fon de sauce crèmeux. C’est gourmand, de saison ; vraiment parfait.


Le risotto à la betterave, raifort, pumpernickel et lamier me laissera pantois tellement l’assiette est belle. Le riz est cuit à la perfection associé a ce pain noir du nord de l’europe ; la betterave en une fine tranche apporte un coté un peu doux mais relevé par le raifort rapé. Le lamier est une plante herbacée qui apporte le coté végétal au tout. Un plat impressionnant.


Un classique mais délicieux bouillon de chevreuil avec une quenelle aux racines, feuille de plantain lancéolé (ou petit plantain). Des références à la chasse et la saison qui commence. La quenelle également réalisée avec le gibier est parfumée, le bouillon délicat. Le plantain plus en décoration est également une plante herbacée.



Nous poursuivons avec une rillette de truite fumée avec des carottes pourpres marinées et huile d’écrevisses. Dans une émulsion parfumée aux crustacés avec un hachis de carrottes légèrement vinaigre, une petite boule de poisson fumé haché. A nouveau des saveurs bien disctinctes et goûteuses.

 

En suite un poisson parfumé au curry, concombre à la crème et hysope. Un plat assez nordique et d’une grande légèreté sans trop forcer sur les mélanges d’épices.




En plats principaux pour commencer un délicieux porc fermier aux lentilles, brioche au parmesan, grattons de porc et armoise. La viande fond dans la bouche et s’harmonise à merveille avec les résidus grillés de graisse et de viande de porc ainsi que ces toutes petites lentilles. Encore un plat plutôt traditionnel mais revisité.



Second plat, le bœuf Angus au four, mousse « zeller », consoude, chardons des champs, haricots longs. Je ne sais pas ce qu’est cette mousse mais cela m’a rappelé le goût d’artichaut (peut-être un tubercule ?), la viande est aussi très tendre et le fond de sauce très parfumé. La consoude étant encore une autre herbe médicinale.



La variation de desserts nous a proposé une fantastique quenelle de crème de lait, noix de coco et compote d’airelle maison.



Une crème au chocolat à l’orange, mélange de baies, menthe du kentucky. Un dessert gourmand plus classique avec une belle menthe poivrée.




Et pour terminer une tranche de cake au pavot, prunes et zestes de citron. Une vraie merveille qui me rappelle ces fameux gateaux austro-hongrois dont la réputation n’est plus à faire.




Avec cet excellent repas un délicieux vin blanc autrichien, un Lackner Tinnacher de Gamlitz. Un Sauvignon avec une belle longuer en bouche. 


Ce Meinrad Neunkirchner est vraiment un cuisinier très doué qui gentillement est venu se présenter à notre table pour échanger quelques mots. Une telle constance dans les saveurs, dans les dressages des assiettes et la recherche font que cette table dans sa catégorie est l’une des plus belles de Vienne. L’endroit en été est magnifique et vaut vraiment le déplacement. Un autre coup de cœur !

Artner Am Hermesvilla, Vienne

Vienne et Autriche rimment immanquablement avec l’histoire des Habsbourg qui depuis 1452 transformèrent le pays en une grande puissance. Les personnages les plus emblématiques dont la plupart des personnes ont entendu parler seront l’empereur Karl-Joseph et la célèbre Élisabeth de Wittelsbach connue plûtot sous le nom de « Sissi » et qui fût assassinée à Genève.





Leur lieu de résidence à Vienne ne fût pas comme certains croient le remarquable château de Schönnbrunn inscrit au patrimoine culturel mondial qui était la résidence d’été, mais la Hofburg au centre de la ville.









C’est avec étonnement et intérêt que j’appris que « Sissi » avait également eu sa résidence personnelle un peu privée dans un des arrondisseement de Vienne dans un lieu appelé Heitzinger. Cette maison ayant pour nom la « Hermesvilla » étant située au milieu d’un énorme parc ou plutôt d’une zone verte où l’on peut observer daims et autres sangliers.





Une petite balade pendant une vingtaine de minutes et vous voici face à la résidence. Une belle batisse qui vaut une visite pour admirer quelques peintures, le lit de Sissi, moultes objets et les salles de cette résidence secondaire. 


Les écuries des chevaux de l'impératrice
 
Le hall d'entrée de la villa Hermès

La rampe centrale qui ammène à l'étage supérieur

Sissi!

Les peintures de mur de style pompéien, qui sont l'œuvre d'Auguste Eisenmenger, de Hugo Charlemont et d'Adolf Falkenstein, montrent divers sports

L'immense lit de luxe baroque remonte au temps de Marie Thérèse et se trouvait autrefois dans la pièce impériale de la station de poste à Strengberg près d'Amstetten



Les salles privées de l'impératrice

C’est aussi le lieu d’expositions temporaires de peintres des 18 et 19 ème siècles et après vous êtes impregné de toute cette belle histoire de la famille des Habsbourg, vous pourrez vous imaginer quelques instants avoir été un membre de la famille impériale en vous arrêtant au café – restaurant Artner basé au rez de chausser de la villa.


Un très bel endroit car les différentes salles du restaurant respectent la structure du bâtiment mais en y ajoutant un coté moderne et lounge. Mais c’est sur la très agréable terrasse de cette maison que vous pourrez vous prélasser mais également soit manger soit simplement boire un verre, ce que nous avons fait.






Je ne peux pas juger si la table est bonne n’y ayant pas pas mangé mais en tout cas l’endroit est vraiment très agréable pour prendre le café ou déguster une pâtisserie en regardant cette villa, les arbres séculaires et le domaine de notre regrettée Romy Schneider…Enfin pas tout à fait…

dimanche 1 septembre 2013

Heurigen Wolff, Vienne

Une fois arrivé à Vienne, ma première envie est de renouer avec l’ambiance si typique d’un Heurigen. Pour ceux qui ne savent pas de quoi il s’agit…

Autour de Vienne, il existe un certain nombre d’établissements que l'on nomme les "Heurigen" et l’on y va surtout pour boire du vin car le vignoble est omniprésent sur les coteaux de la ville. Autrefois on emportait le repas si l’on voulait manger quelque chose, mais les vignerons un peu partout remarquèrent qu'il serait judicieux d’également proposer un repas. C'est également l’une des raisons pour laquelle beaucoup de locaux vont déjeuner où dîner dans ces endroits. Il n’y a que rarement une carte et si vous souhaitez vous sustanter, il faut que vous alliez au buffet où vous trouverez souvent une belle sélection de produits locaux et de plats locaux, mais attention jamais rien de gastronomique. L’ambiance y est toujours fantastique aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur dans les saisons estivales.

Le choix est grand…très grand et beaucoup d’endroits peuvent être des attrapes-touristes. Cette-fois c’est sous la recommandation de connaissances locales que nous avons été chez Wolff à « in Neustift am Walde » accessible en voiture, taxi et peut-être même tramway.



Une jolie maison de vignerons dans les tons jaunes et des plates, fleurs un peu partout. Une fois la porte massive en bois et quelques mêtres à ‘intérieur, vous voici un peu dans un environnement « Hans et Gretel ». Maison de taille basse joliment décorée, sols avec d’anciens pavés, cours intérieure sur plusieurs niveaux, vigne rampante, tables individuelles ou de groupe et tout ceci au millieu de la végétation. C’est vraiment plein de charme !








A l’intérieur une succession de petites salles les unes plus charmantes que les autres et qui seront vraisemblablement remplies lors des les saisons plus fraiches. Poutres au plafond, poêle en faience, bancs et tables où l’on peut s’asseoir avec d’autres personnes.


Au centre de cette maison, le coin « ravitaillement ». Vous devrez probablement faire la file quelques instants comme dans une épicerie et ensuite passer votre commande comme chez un traiteur. Vous choisirez derrière la vitrine ce qui vous fera plaisir ; préparations a base de fromage, charcuteries, viandes chausdes ou froides et salades diverses.



Chaque personne choisis une sur une assiette ce qu’il souhaite manger. Pour moi une classique salade pommes de terre comme seuls les pays germaniques savent préparer car déjà la qualité du féculent est parfaite et la sauce-vinaigrette excellente. La pomme de terre est très jaune et ferme. Ensuite une délicieuse salade de chou râpé avec un peu de cumin ; une salade de haricots et une de concombre avec un peu d’aneth.


 
Une de mes préparations favorites en Autriche, « le liptauer ». Un fromage épicé réalisé avec du fromage de chèvre frais, des oignons finement hachés, du paprika, du persil et parfois des câpres. On tartine la préparation sur un délicieux pain de préférence à la farine bise. 


  Autre préparation en complément, un onctueux fromage à l’ail.


Pour les viandes, un assortiment de carré de porc, palette longuement rôtie et un fantastique boudin. 




Comme vin, un Sauvignon Blanc 2012 de la maison plutôt très fruité.

On ne vient pas dans ce genre d’établissement pour de la grande gastronomie mais pour y passer un fantastique moment autours de quelques mets simples parfaitement préparés. Le vin coule à flots, l’ambiance est enjouée et l’on en ressortira toujours grandement satisfait d’avoir partagé un moment de vie des viennois.