dimanche 2 août 2015

‘T Fonteintje, Courtrai



Pas toujours évident de trouver un endroit qui ne ferme pas trop tôt avec une restauration même si légère. De passage par Courtrai dans les Frandres à des heures tardives, « ‘T Fonteintje » avait attiré mon attention. Un des plus authentiques et anciens cafés de la ville qui date de 1661 et qui  possède une terrasse au bord de la rivière de l’autre côté de la rue, avec une vue privilégiée sur les Tours Broel,  fameux vestige de la fortification médiévale qui entourait autrefois Courtrai. Terrasse probablement ouverte que la journée car le soir même en été la température est plutôt fraiche comme aujourd’hui à 13 degrés…


L’endroit parfaitement local, situé dans un bâtiment protégé depuis 2002 se trouve dans une rue qui s’appelait « la rue des fontaines » et qui ensuite donna le nom à ce bar. Aujourd’hui au coin des rues Handboogstraat et Konventstraat,  “ce coin” aux temps médiévaux servait à exposer les malfrats ou pauvres enchainés. Actuellement l’on y vient pour leurs bières en face de cette rivière Lys et  de cette vue sur les tours.



L'endroit fait valoir de belles lettres de noblesse architecturales entre un pignon à échelon datant de 1661 et une statue de la Vierge Marie nichée dans une petite alcôve. 

Comparable aux « cafés bruns » des Pays-Bas, l’intérieur est sombre avec du bois brut et une couleur bordeaux que l'on dirait appliquée à la chaux sur les murs,  avec le bar où l’on vient commander et une salle derrière plus intime où l’on peut s’asseoir et manger quelque chose un peu sur le pouce.




Une atmosphère plutôt « cosy » et presque vieillotte mais pleine de charme.





On viendra sans aucun doute y refaire le monde et trouver une belle liste de bières comme la pression appelée « Bockor » de Omer Vander Ghinste à base de malt d’orge, semoule de maïs, différentes sortes de houblon raffinés.


Mais dans les spécialités en bouteille ma préférée sera la bière locale Le Fort du même brasseur, une brune complexe de 8,5° avec une touche sucrée et fruitée.



Comme d’accoutumée, l’accueil est très sympathique en Belgique et la serveuse nous fera connaitre quelles sont les mets encore disponibles à cette heure-là. Principalement des pâtes et des salades.

Une salade de chèvre et jambon cru bien servie et parfaitement assaisonnée où nous trouverons des haricots verts, des œufs durs, du maïs et des oignons rouges.


Je prendrai les raviolis maison aux champignons avec une sauce crème et Parmesan. Deux assiettes tout à fait correctes et préparées au dernier instant.


Nouvelle tournée de bières avec la Omer du même brasseur qui est une blonde traditionnelle avec un malt d’orge d'excellente qualité en provenance de la région de la Loire.


Je choisirai la Poperings Hommelbier de Van Eecke, une bière dorée un peu épicée et des saveurs de cumin.


Un  endroit plein de charme qui mérite une halte à n’importe quel moment afin de découvrir ces bières peu fréquentes et apprécier la délicieuse atmosphère du lieu.

samedi 1 août 2015

La Ferme de Victorine, Notre-Dame-de-Bellecombe



Cela sera toujours un grand plaisir de découvrir une nouvelle table à la montagne surtout lorsque les températures furent aussi élevés pendant ce mois de Juillet. Une fois avoir dépassé Megève, c’est la direction de Notre-Dame-de-Bellecombe que vous prendrez et le lieu-dit le Planay. Une station de ski l’hiver que je ne connaissais pas encore mais surtout un merveilleux écrin naturel, à 1150 mètres d’altitude qui  se niche sur les flancs du Massif du Reguet avec vue incomparable sur le Val d’Arly. Un  environnement naturel exceptionnel où se fréquentent marmottes, chamois, champs de fleurs multicolores, forêts et ruisseaux de montagne.

C’est donc à ce lieu-dit le Planay que vous trouverez « La ferme de Victorine » qui est comme on peut se l’imaginer une très jolie ferme toute fleurie en ce moment par des géraniums lierre. Aucun problème de stationnement puisque le lieu se trouve côté de la route sans trop de passage et un parking pour la clientèle.


L’été vous pourrez évidement si la température le permet, dîner sur cette très agréable terrasse qui longe la ferme. Une terrasse abritée avec même des chaufferettes si nécessaire ; un deck avec un certain nombre de tables bien espacées pour un peu d’intimité.


Lors d’un déplacement à  Chamonix au début de l’année j’avais découvert la nouvelle table appelée « Chez Constant » qui est le second restaurant du chef Denis Vinet de la « Ferme de Victorine ».  Bref, je m’étais dit que l’été j’y reviendrais bien passer la soirée car j’avais beaucoup apprécié ma première visite d’il y a quelques années.

Pour la petite histoire, cette ferme était à l’origine une épicerie-bar que tenait Victorine en 1923 tout en s’occupant des vaches. Puis suite après un certain nombre d’années, en 1991 le lieu a été transformé en une table. Et Constant était l’époux de Victorine si j’ai bien compris… Vous pourrez d’ailleurs voire deux portraits dans l’une des petites salles. Tous deux étant les grands-parents de James Ansanay-Alex, le monsieur qui activement s’occupera du service comme tout autre employé.


L’intérieur est aussi plein de charme avec son allure de ferme-chalet et son décor très intime tout réalisé en bois. Aune fois le pas de porte franchis, vous serez devant le bar face à un coin où l’on doit pouvoir commencer sa soirée en hiver.



La salle a tout autant du charme et correspond parfaitement à ce que l’on pourrait s’attendre d’un lieu haut-savoyard décoré avec goût.



Au fond, la cuisine où le chef Denis Vinet opère depuis deux décennies.


Une carte mais aussi plusieurs menus dont celui que nous avons choisis appelé « Promenade gourmande à la ferme » à 55 euros.  D’autres menus sont aussi proposés à respectivement 41 e 45 euros.

Pour démarrer un convive aura choisis la  féra et l’omble chevalier en déclinaison, tartare de féra aux agrumes, rillettes aux herbes fraiches et omble chevalier fumé aux bourgeons de sapin. Une très jolie assiette assez champêtre avec ces petites herbes et pétales de fleurs. Les poissons proviennent du lac Léman comme me l’indiquera la dame qui assure le service avec le patron. Tout est d’une grande fraicheur et parfaitement assaisonné. Le tartare est vraiment très bon car pas cuit par les agrumes, les rillettes sont elles aussi bien assaisonnées, le poisson fumé point trop salé.


Pour moi les ravioles de volaille et écrevisses pattes rouges, jus de carcasse réduit à la mélisse citronnelle. La pâte maison est bien fine, la farce gourmande et le jus de carcasse vraiment délicieux. Un plat d’une belle  gourmandise avec des écrevisses à pattes rouges d’une très grande finesse, qui elles aussi proviennent du lac Léman.


En plat principal, la côte de veau française à basse température infusée au foin d’été, étuvée de blettes et pommes grenailles. La viande arrive sur une planche de bois, parfaitement cuite et qui fond en bouche, sur une mousseline de pommes de terre et accompagnées de chanterelles poêlées et de blettes finement hachées. Sur le côté un cassoton avec les pommes de terres toujours mélangés avec ces chanterelles. Un plat entre campagnard et un peu bourgeois parfaitement maitrisé avec d’excellents produits. 





Pour suivre, un classique fromage blanc faisselle au coulis de fruits rouges. 


Plus intéressant selon moi, le nougat glacé de Bleu de Bonneval  aux fruits secs. Le bleu a été mélangé avec justement une crème et les fruits pour créer un ensemble glacé sucré-salé très agréable en bouche.



Et deux très jolis desserts, avec le premier un sablé breton avec sur le dessus un crème au citron, une glace citron et pour finir une meringue. A nouveau un dessert bien exécuté même si sans surprise.


Un riz au lait comme l’on apprécie parfois. Bien cuisiné et pas trop lourd car un peu mousseux. Servi avec une glace si je me rappelle bien au lait.



Avec ce repas un Crozes-Hermitage du Domaine de Colombier 2012, un vin avec de très jolis reflets violets, un nez très expressif dominé par des fruits noirs très mûrs avec des pointes d'épices et de tabac.


Et pour finir quelques mignardises ménagères avec le café.


Une très agréable terrasse en montagne avec une cuisine vraiment soignée, des plats plutôt classiques mais c’est aussi ce qui fait plaisir dans ce genre de restaurant. Les produits sont choisis, les cuissons précises, le service organisé. Une belle adresse qui sans hésitation mérite d’être visitée.