lundi 9 février 2015

Le Bec Jaune, Morzine



Je n’avais pas réalisé que la Haute-Savoie ne faisait plus partie de la France mais que cette région avait été cédée à la Grande-Bretagne !  Mais oui… Déjà Chamonix compte une population de résidents britanniques de plus de 50% et circuler dans les rues de Morzine, nous pourrions nous croire dans les rues de Londres à la montagne… C’est bien simple, si l’on entend parler le français, on se dit tout de suite que ce sont des touristes !  

Eh bien tout ceci a aussi  du bon car l’on trouve une nouvelle génération d’établissements certes sur le mode de vie de nos amis britanniques et qui changent des lieux qui se ressemblent tous et souvent avec peu d’atmosphère.

Je félicite celui qui a eu l’idée d’ouvrir une micro-brasserie dans le centre de Morzine et qui ne s’est pas soucié de savoir si cela allait marcher ou non… C’est simplement plein. Certes une clientèle majoritairement britannique et quelques personnes qui connaissent, apprécient ce mode de vie qui consiste à faire la fête...à boire une pinte….deux….trois…et plus…


Juste à l’entrée de la ville en arrivant des Gets, un immeuble sans trop de charme appelé « le Schuss » et c’est au rez-de chaussée que se trouve le « Bec jaune ». Aucune idée pourquoi cela s’appelle comme cela mais c’est la que dans le passé se trouvait un restaurant savoyard appelé…le « Chavoyard »… Fermé il y a environ 6 mois, je n’ai aucune idée comment était la décoration à l’époque, mais le lieu ré-ouvert aujourd’hui a une décoration minimaliste entre plafond de béton, tables de récupération, ci et là un peu de bois rustique sur les murs et au centre une lignée de cuves à bières métalliques. Et le plus surprenant c’est que malgré un décor un peu dépouillé et bohème, on s’y sent tout de suite très bien.





On peut éventuellement laisser ses skis à l’extérieur, entrer en chaussure de ski. Cela sera immédiatement une sur les cuves que vous aurez en franchissant la porte principale. Quatre cuves ou sont fréquemment préparées diverses bières.

A côté le comptoir où l’on vient se servit comme dans tout pub qui se respecte encore que je ne qualifierais pas cet endroit de pub mais de bar à bières qui d’ailleurs fait aussi une restauration légère. Il y a une petite nuance…

Des lumières au plafond réalisées avec des roues de vélo ou alors quelques ampoules dans des bouteilles sur ce comptoir réalisé avec des planches de bois et recouvert de cuivre martelé.




Sur les murs quelques décorations avec d’anciennes pochettes de disques qui vont du Floyd a Jules Dassin en passant par Jean-Michel Jarre.


On s’approche du bar sur lequel sont indiquées les bières de la semaine avec en plus des verres contenant les céréales utilisées pour la confection de ces dernières. La Indian Pale Ale (IPA) aux saveurs plutôt amères, classique au Royaume Uni. Une autre appelée Pale El Dorado et un Stout qui normalement est une bière brassée à partir d'un orge hautement torréfié.



La carte des mets est plutôt orientée Tex-Mex et propose aussi bien des salades composées que des Nachos de tout genre, des burgers, des burritos et pommes de terre. Egalement du guacamole, du cole slow et même du « pulled pork » qui est cette viande porc ultra cuite que l’on effile. En plus des bières artisanales, une série de cocktails plutôt tentant. 



La bière de Miel de Montagne tirant à 4% est très agréable à boire, fruitée, plaisante et douce en bouche. Une bière facile à boire qui est tarifée aux environ de 4.50 Euros pour 4 dl, ce qui est très raisonnable.


La Stout est vraiment très parfumée et n’est peut-être pas classique dans sa préparation car celle-ci est naturellement parfumée aux grains de café et à la vanille bourbon. Une bière plus intenses, très parfumée et avec plus de mâche. Très agréable mais moins une bière de soif.


Les heures passent, la musique qui passe ce soir semble être du Stéphane Grappellli, l’ambiance monte avec les heures.

Voici un très sympathique endroit sans présentation très international avec un choix de bières réalisées sur place. Une formule gagnante que j’applaudis.

dimanche 8 février 2015

Chez Nannon, Morzine



J’apprécie une halte lorsque je skie et la plupart du temps, c’est avec très peu de conviction que je m’arrête dans un établissement sur les pistes en Haute-Savoie. Je l’ai déjà écrit dans d’autres billets mais souvent les plats proposés sont communs, réalisés sans aucune passion, le but étant de vendre au plus vite et au plus cher du passe-partout. N’étant pas retourné à la Pointe de Nyon depuis des années, je me rappelle que lorsque j’y étais allé, on m’avait pointé du doigt au haut des pistes un cabanon où l’on faisait une très bonne cuisine.

La pointe de Nyon fait partie du domaine de ski des  « portes du Soleil » et se trouve à Morzine. Une bifurcation indique le départ de la benne en direction d’Avoriaz. Depuis ce domaine, on peut également aisément rejoindre les Gets.

Je réserve car tout lieu probablement de qualité nécessite que l’on anticipe cela et ce qui est le plus gênant c’est surtout arriver et devoir attendre peut-être une heure. C’est donc au milieu des pistes que se trouve « chez Nannon », une ferme  d’alpage en face de sapins enneigés et sur son côté une tente qui probablement sert d’extension car la superficie à l’air d’être plutôt réduite.



On contourne donc cette ferme pour pénétrer par la tente rouge pour l’hiver. Quelques tables extérieures, un gril avec de la viande qui braise mais tout de suite c’est à l’intérieur que nous avons envie d’aller avec ce froid. 




Une pièce boisée vraiment petite ou l’on se sent immédiatement très bien. Ambiance authentique, cosy et sans chichis. Un accueil de plusieurs dames tout à fait charmantes et souriantes. Et c’est plutôt très réjouissant de se trouver dans un de restaurants d’altitudes qui ne ressemble pas à un self-service et plus à une tables d’hôtes.
 



Une vraie salle de ferme authentique avec une rangée de table de bois, un plafond plutôt bas et quelques objets traditionnels savoyards sur les murs. Vieux skis et leurs bâtons, fourches à blé, scies à découper le bois et autres instruments agricoles. Quelques anciennes photos noir et blanc de skieurs.



Dans un coin la cuisine avec son comptoir et une table sans aucun doute réservée pour les amis de la famille ou personnel.


La carte est un vrais menu montagnard avec enfin une belle sélection d’assiettes et je dis « vrais » car on y trouvera des mets que l’on ne sert que peut fréquemment dans d’autres établissements. Certes il y a les classiques mets au fromage tels que les patates au reblochon, une variante de la tartiflette sans oignons et lard, le « Berthoud » ou le vacherin chaud avec ses accompagnements, mais aussi  d’autres plats bien sympathiques avec la saucisse aux choux, le jambonneau à la moutarde ancienne  et les joues de porc braisées. Il faut aussi compter sur la suggestion du jour qui aujourd’hui est l’escalope savoyarde. A relever que certains de ces plats aux fromages sont réalisés avec des fromages suisses comme par exemple la croute au fromage.

Cela sera la saucisse aux choux avec pommes de terre et salade. Une très belle saucisse nappée d’une sauce crème à la moutarde qui s’avéra être excellente, des pommes de terres rissolées croustillantes et un bol de salade plutôt soigné avec un choix de légumes dont des carottes râpées, poivrons, concombre, radis. En plus, une poêlée d’haricots verts.



Pour moi, les joues de porc braisées avec la garniture du jour et salade. C’est un plat que j’adore et qu’il n’est pas simple de trouver. Rien que les joues ne sont pas monnaie courante dans les boucheries. Fondantes, préparées avec une sauce au vin rouge et carottes. L’accompagnement sera identique au plat précédent.



Comme dessert, la Tarte tatin « maison » et sa glace vanille. Les pommes sont bien caramélisées, fondantes et sur une pâte retournée comme il se doit.


Le Fromage blanc « campagne »  aux myrtilles est particulièrement délicieux car le produit de base est de qualité. 


Le choix des vins est plutôt bien fait car on y retrouvera une sélection franco-suisse sagement tarifée. Avec ce repas, un Corbières Château Etang des Colombes Bicentenaires Vieilles Vignes 2011 d’Henri Guelco. Un vin que je n’avais pas bu depuis belles lurettes, qui est toujours aussi plaisant avec ses arômes de figues.


Avec les cafés, le « coup de la maison » offert, une excellente poire Williamine servie dans un petit vert.


Voici une table d’altitude qui devrait être un modèle pour passablement d’endroits. Un nombre de tables réduit, un accueil souriant, une cuisine de qualité maitrisée, un service efficace et avenant. Vraiment un endroit plus qu’agréable !