lundi 7 octobre 2024

Casa Güell, Barcelone

 

Voilà un peu l’OVNI de cette année, l’adresse à laquelle l’on ne s’attendait pas presque dans un registre innovant. Une nouvelle adresse de Poblenou complètement inattendue, un quartier qui rivalise avec Sant Antoni pour des lieus hors du commun dans la restauration.

En quelques temps, cette adresse est devenue une référence pour les habitants du quartier et au-delà au vu de l’incroyable fréquentation.  Situé au bas du bâtiment moderniste El Gurugú construits entre 1907 et 1909, promus par Antoni de P. Cantí Casanovas, avec des façades conservent pleinement l’esprit esthétique du modernisme, qui est évident dans les moulures et les reliefs floraux sur les seuils et les balcons. Ceux-ci ont des dalles sinueuses et des balustrades en fer forgé en forme de dôme. Le nom du Gurugú vient de la bataille livrée sur la montagne du même nom, au cours de la guerre du Maroc, la même année que le bâtiment, qui était à l’époque le plus haut du quartier. Au rez-de-chaussée de ce bâtiment se trouve l’établissement populaire Poblet La Africana, qui conserve des éléments d’origine de 1917 et qui se consacre à la vente de vêtements de travail. A côté, existait dans le passé un établissement appelé Colombo, mais bien entendu fermé. C’est ici que Casa Güell est venu s’installer non loin de la salle Beckett.

C’est avant tout un restaurant de cuisine catalane don’t le chef est Jordi Lloberol qui si originaire de Barcelone, a passablement travaillé à Ibiza pendant quelques décénnies dans un certain nombre d’établissements comme Es Mercat, Es Boldado, Ses Escoles, et plein d’autres endroits. Un chef qui apprécie de préparer une cuisine traditionnelle et du marché avec une touche de signature. Tous les produits devant être frais et les préparations faites maison. Toujours entouré d’une équipe qui met de l’amour dans ce qu’ils font, car la cuisine traditionnelle se perd d’après lui. Cuisine pas toujours valorisée et qui est à la base de toutes les cuisines. Comme partenaire, le restaurateur Marc Serracanta.

Donc depuis cet été, c’est vraiment l’établissement dont tout le monde parle pour la qualité des produits, ses recettes traditionnelles, et ses préparations sans oublier le côté « chup-chup/xup-xup », terme catalan qui signifie une sorte de mitonnement.

La carte est malgré son côté très intéressante car on y trouve des plats rarement vus ailleurs. Ensuite il y a les suggestions du jour et elles sont vraiment nombreuses et alléchantes. Ce qui est épatant, ce sont ces assiettes a priori catalanes mais parfois revisitées avec un twist.

Une salle de bistrot face à un bar, l’espace est complet ce qui est plutôt bon signe pour un si jeune établissement mais cela se comprend parfaitement ; la formule est juste, les prix adaptés, la proposition des plus gourmande.

Puis au fond, la petite cuisine avec Jordi et son équipe, où visiblement cela ne chôme pas.  Petite amélioration à apporter, l’aération…car celle-ci est un peu problématique au vu de l’odeur des vêtements en sortant.



Maintenant comment ne pas d’entrée applaudir lorsque l’on retrouve une Tortilla de camarones qui est un met andalou que l’on trouve dans la région de Cadiz. Elles ne sont peut-être pas au niveau de celles sur place mais le goût y est avec ces camarones bien particulières qui doivent être utilisées. En Espagne, la crevette est le nom donné aux crustacés décapodes comestibles de l’infra-ordre des Caridea, à l’abdomen développé et à la coquille flexible, consommés comme crustacés. En espagnol latino-américain, on les appelle « camarones », un nom qui, en Espagne, fait spécifiquement référence à ceux de petite taille.


Plat terre-mer jubilatoire avec ces Œufs frits aux ris de veau et petites seiches. Un peu le concept des huevos estrellados ou huevos rotos qui sont l'un des nombreux plats espagnols à base d'œufs frits dans une grande quantité d'huile d'olive ou de toute autre huile. Bien que la friture d’un oeuf ne soit pas une opération aussi simple qu’il n’y paraît au premier abord, tout le monde ne maîtrise pas la technique de friture. Ici c’est parfaitement maitrisé et associé avec deux ingrédients parfaitement préparés et une sauce demi-glacé absolument délicieuse.


On aura aussi voulu tenter la Bomba croustillante aux champignons. Encore une interprétation de la classique mais peut-être un peu plus proche d’une croquette.


Un excellent plat avec des morceaux de filet de bœuf aux chanterelles et foie gras. Une viande tendre , un fond de sauce riche, des champignons cuits à la perfection car encore avec de la texture, et le foie gras gourmand poêlé et déposé dessus.


Très jolie assiette avec les calamars sautés aux jeunes fèves, jambon et menthe. Calamars tendres, à nouveau un excellent fond de sauce, la menthe qui amène un peu de fraicheur.


Comme vin rouge, un Finca La Montesa 2020 Rioja Vinedo Esencial. Une robe rubis particulièrement transparente qui nous donne une interprétation délicate du Grenache. Arômes de fraises et de poivre, d’arbustes et de groseilles. Il surprend par sa fraîcheur et sa minéralité calcaire intense. Il est moelleux et fluide, mais avec une personnalité très marquée. 


Une belle adresse avec des interprétations robustes de la cuisine catalane et traditionnelle ou tout est bien pensé et exécuté.

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