vendredi 4 octobre 2024

Tangana, Barcelone

 

Quand même un peu étrange cette attitude qui consiste par certaines personnes d’inonder les réseaux sociaux avec des louanges complètement démesurées lorsqu’un nouvel établissement ouvre en ville sans aucune justification réelle. Probablement créer un buzz, obtenir allez savoir quelques faveurs, se faire rémunérer, que sais-je… En tout cas ces personnes publient d’innombrables photos de la nouvelle adresse et quelques semaines…pfuit….plus rien…tout à disparu, ils sont passés « au suivant »… Au vu de ce « spamming », j’avais été peu enclin de découvrir Tangana et ai attendu que la vague passe…et c’est comme cela qu’il faudrait faire…


Tangana de Gracia m’a tout de suite fait penser a ce genre d’établissement sur toutes les bouches que sont le Bar Cañete et autre Paco Meralgo. Et d’ailleurs, ce n’est pas étonnant puisque c’est le chef qui eut ouvert à l’époque justement le Bar Cañete, Josep Maria Massó. Donc nous sommes en terrain assez connu et ne devrait pas trop normalement identifier de concept totalement différent.


Recréer un autre lieu pour en faire une autre adresse de référence du tourisme « gastronomique » n’est pas une mauvaise idée dans ce quartier qui étonnement perd de son influence gastronomique en ville au fil du temps. Ouvert je crois en fin d’année passée, j’aurai donc attendu plus de six mois pour en franchir la porte.


D’une certaine manière, Tangana récupère l’esprit de la tapa et du bar décontracté de Cañete, mais avec un pied de plus dans le marché local et les recettes catalanes des tavernes traditionnelles. Des mets conventionnels mais aussi quelques innovations bienvenues.


En cuisine en plus de Josep, le jeune chef Àlex López Lamiel, qui est passé par Cañete, Gaig, Àbac ou Nandu Jubany. Son disciple et en même temps son partenaire.


La salle est très agréablement agencée avec un long comptoir devant lequel l’on peut manger, la cuisine dans le fond à droite et une série de tables hautes et tabourets. Haut plafond, musique d’ambiance, c’est un jour férié et pas comble ce qui n’est pas plus mal.



Comme déjà dit on peut se cantonner à du classique ou tenter quelques assiettes à se partager plus inventives. Mais commençons avec cette très bonne salade russe au thon. Moelleuse, piparras ,un peu d’œuf sur le dessus et de très bons petits biscuits ce qui est plutôt rare et mérite d’être mentionné.


Une assiette très légère et rafraichissante, avec cette ventrêche de thon faite « maison », aux oranges et piquillos. A vrai dire je n’avais jamais mangé une ventrêche non pas de boite mais faite comme celle-ci, avec un poisson frais qui a été j’imagine fumé ou traité pour être semblable à la différence que le poisson est bien plus moelleux. Et ce côté agrume est des plus plaisant.


La friture mixte à l’andalouse est aussi épatante car associe plein de différents produits comme des calamars, des anchois, des crevettes et même du cazon adobo ! Et la sauce tartare est de qualité.


Girgola de Castano » ou « Girgolas de castanyer », avec un mojo picon. Girgola de châtaignier ou Maitake est un champignon originaire du Montseny mais assez rare. Pendant des années, il a été apprécié par les habitants des villages de Montseny pour son arôme et sa saveur exquise. Il se caractérise par sa texture cohérente et sa forme coraloïde. Sa texture ferme permet de faire de nombreux types de préparations : sautées, marinées, frites. Ici, la sauce typiquement canarienne aux nombreuses variantes. Celle-ci est verte, à base de poivron, de cumin, de vinaigre, huile et ail. On mange simplement le champignon grillé avec la sauce.


Une tortilla « vaga », ouverte au pain à la tomate et jambon bellota. Bien que le terme « paresseux » (Vaga)  puisse sembler un peu péjoratif, dans ce cas et appliqué aux omelettes, cela n’a rien à voir, car le résultat est un très bon plat mais avec une particularité. Le nom d’une omelette vague signifie seulement qu’il s’agit d’une omelette qui ne doit pas être retournée. C’est au chef Sacha Hormaechea que l’on doit l’invention de cette technique. Il y a quelques années, lors du Congrès de Fusión à Madrid, il a fait une démonstration de ce qu’il a baptisé « omelette vaga ou omelette pour étrangers », une variété avec des œufs, des chips, des oignons caramélisés et du jambon ibérique. La version ici étant celle par la mythique La Florentina il y a quelques années, dans le Putxet.


Un mer et montagne réalisé avec du ris de veau et crevettes. Un ris bien mielleux et caramélisé, une saveur plutôt douce de ce plat.


Comme vin, un très agréable Montsant Luno Blanc 2022 de la Bodega Alfredo Arribas.


La prémisse et le sentiment que les tavernes et les gastrobars de tous les jours reviennent à Barcelone, avec des bars amusants et des propositions pleines de talent et de bonne exécution, garantissent le succès de restaurants comme celui-ci.

jeudi 3 octobre 2024

Bar Iberia, Barcelone

 

Encore une très belle découverte grâce à Borja de Granja Elena que ce Bar Iberia lui aussi dans la Zona Franca mais plus au sud. Pour y aller, depuis la place d’Espagne, un bus qui monte sur Montjuic, passade devant le stade Olympique et qui tout simplement descend de l’autre côté et vous laissera non loin de cet établissement. Quartier sans vraiment de commerces a moins d’aller sur l’avenue tout proche et quelques rues plutôt résidentielles. Donc nous sommes loin de la Barcelone touristique et aucune chance d’en trouver dans ce coin.


Carte exposée sur des ardoises a l’extérieur, clairement l’adresse cible les épicuriens et amateurs de plat de cuisine familiale.


Tenu par deux frères jumeaux, Francisco et Longinos Álvarez qui sont nés dans ce quartier, vous y trouverez une des adresses les plus authentiques de la ville. D’ailleurs sans réservation, vous n’aurez que les yeux pour pleurer car le lieu est archicomble. Ici, la plupart des clients se connaissent, car ils se saluent et discutent entre eux. Probablement aussi des travailleurs.         


Ces deux frères misent sur la qualité du produit et sur la spécialisation dans les petits-déjeuners gargantuesques et les repas de midi car l’adresse est fermée le soir et le weekend. 


L’endroit a un charme sans équivoque car n’a probablement jamais été transformé depuis son ouverture, c’est resté complètement intact, un lieu où l’on vient avant tout manger dans une structure de bistrot de quartier avec des tables ayant des nappes à carreaux.


J’imagine que le nom d’Iberia provient d’une équipe de football de quartier au vu du grand nombre de photos la plupart noire et blanc. Cette équipe s’appelant Club Atlético Iberio jouant dans la segunda catalana,  se trouve dans la Zona Franca et fût fondé en 1939. Club d’ailleurs sponsorisé par l’établissement au vu du lien sur le site du club. L’écusson de l’équipe est également accroché sur l’un des murs.


L’ambiance est ici incroyable car on a presque l’impression d’être ailleurs qu’à Barcelone. Francisco étant en cuisine et Longi gère la salle, fait ses recommandations à la clientèle. Pleins de vibrations positives, une atmosphère de bar traditionnel où les conversations s’écoulent à plus de décibels que nécessaire, transformant la salle à manger en une fête.


Ici la carte est tout bonnement exceptionnelle et je ne crois pas que l’on trouve énormément d’adresses en ville de cette qualité. Il est proposé des plats locaux généreusement servis à des prix équitables. Le menu comprend des options aux saveurs typiques de l’Espagne, préparées avec dévouement pour maintenir l’esprit traditionnel. Carte sur les murs, sur des ardoises mais le mieux restera de se faire guider par Longi qui nous aura merveilleusement conseillé car les arrivages sont quotidiens et la carte bien entendu change.


Quelques bières pour accompagner ce repas, ce qui est plutôt ce qui est consommé ici.


Nous choisirons les fruits de mer et je peux vous dire que je ne me rappelle pas en avoir mangés d’aussi bons en ville et d’une telle fraicheur. Déjà le produit est exceptionnel, la cuisson à la seconde prête, vraiment une maitrise de la préparation de ces palourdes.


Les couteaux eux aussi sont magnifiques et ce sont ces délicieux « canyuts » que l’on ne trouve que dans le Delta de l’Ebre. Ils sont bien plus petits, pas caoutchouteux comme c’est souvent le cas, une vraie délicatesse.


Autre exquise assiette avec ces « sepionets » a la plancha. Le sépionet grillé est une tapa typique de la Communauté valencienne, et bien sûr de Castellón ; c’est une petite seiche qui ne manque pas dans les bars. La principale différence entre la seiche et le sepionet, c’est la taille. Mais ceux-ci sont incroyables car contiennent encore toute leur encre !


Un plat mijoté de haut vol avec les calamars farcis à la saucisse et aux champignons. Farcis avec un sauté à base de boutifarre, des tentacules, des nageoires du calmar, des champignons. Dans le sofrito, il y a  de la tomate concentrée, un peu de pomme de terre en peu de poireau. Des saveurs jusqu’à presque caramélisées, des tomates sans acidité, du paprika et des herbes, des petits pois qui explosent et des champignons pour que tout soit un joyeux combo qui explose en bouche.


On ne peut pas résister au poulpe à la plancha accompagné de pommes de terre frites, le tout avec du pimento de la vieira.


Et comme dessert « larpeiras » galicien sorti de la cuisine avec un biscuit légèr imbibé de sirop. Ils les remplissent généreusement de crème et lorsqu’ils atteignent la table, ils éveillent généralement un sourire sur les visages de tous les adultes car il y a quelque chose de très régressif, ce qui finit par salir leurs joues lorsqu’ils mordent et mâchent. 


Une adresse privilégiée, avec une atmosphère simple et chaleureuse, c’est l’endroit idéal pour en profiter en famille ou entre amis pour manger une cuisine classique réalisées avec d’excellents produits et gourmande.

mercredi 2 octobre 2024

Mes adresses: Coush Armó, Barcelone

 

Toujours dans la série des excellentes boulangeries Barcelonaises, il y a également Coush Armó qui eut a ouvert ses portes en novembre 2022 dans le quartier de Gràcia. Tout d’abord il faudra apprécier le design intérieur met en valeur la beauté brute des matériaux naturels et met en avant le produit phare qui est le pain.


Décoration de style industrielle pour cette boulangerie qui maintenant a quelques autres adresses du boulanger argentin Francisco Seubert. Briques apparentes sur les murs, carreaux de ciment, de verre et d’argile sur le comptoir personnalisé. Étagères en bois naturel brut où sont exposés les pains. Bien entendu, ce n’est pas sur place que le pain est fabriqué mais dans le quartier de Horta.



Les pains sont tous bio est réalisés avec des farines de qualité. Le Catalan, a l’épeautre, le paysan et plein d’autres mélanges.


Ils proposent également des cafés originaux et des pâtisseries de qualité. Des spécialités argentines se démarquent ; le « medialuna » (croissant au beurre), le « moñito » (confiture de coings et de crème), le pain « pebete » (similaire au rouleau viennois) et la chipa (similaire au « pão de queijo » brésilien).


Des « Alfajor maicena ». L’alfajor est l’une des recettes de desserts ou de sucreries présentes dans la gastronomie de plusieurs pays d’Amérique latine. Bien que l’Argentine, grâce à sa campagne de marketing à l’étranger, soit connue comme le berceau des alfajores dans le reste du monde, en fait, ils sont tout aussi traditionnels dans les recettes gastronomiques de pays comme l’Uruguay, le Mexique, la République dominicaine ou le Chili. Il a été considéré comme vrai que les alfajores d’Amérique latine ont leur origine en Espagne, grâce à la culture des racines arabes de notre péninsule, et qu’ils viennent du mot arabe alaju, qui signifie remplissage.