L'offre de tables dans de grands hôtels ne cesse que de s’améliorer ces
dernières années à Barcelone. C’est cette fois-ci c’est dans le « Gallery
Hotel » que s’est ouvert il y a quelque mois de cela, le restaurant « Sintonia »,
indirectement découvert lors de l’événement « Tast a la Rambla ». Adresse récemment rénovée avec une proposition
gastronomique abordable servie tout au long de la journée dans cette grande
salle mais également sur cette terrasse intérieure assez plaisante.
On passera par la réception et ira au fond de l’établissement où nous découvrirons
une salle intérieure vraiment classique avec tables recouvertes de nappes
blanches, quelques plantes vertes ci et là, une véranda qui donnera accès au
patio intérieur.
Vous pourrez même voir le récipient sculptural en tête de taureau créé
par José Piñeiro qui sert à préparer un de leurs plats phare, le steak tartare
accompagné d’ingrédients plutôt originaux.
Aussi, un bar à whisky avec plus de 70 références qui bien entendu propose
un certain nombre de cocktails.
Mais ce soir où la température est clémente, c’est bien entendu cet havre
de paix extérieur, une longue terrasse tranquille où l’on à la réelle
impression de déconnecter de la ville. Tables bien espacées, jolie mobilier de
jardin, olivier dans de grands pots et parois végétales. Le service est très accueillant,
souriant et disponible.
Un menu « dégustation » à partager à 39 euros par personne, apéritif,
vin, eau et café inclut, difficile de trouver une telle offre considérant le
cadre et la qualité du service qui est celui d’un hôtel de luxe. Ce menu qui
semblerait changer fréquemment allie des plats plutôt assez classiques, des
ingrédients de saison avec les saveurs inventives du chef Pablo Tomás, un
aragonais formé dans certains des restaurants les plus célèbres du monde comme
à l’époque, « elBulli », « Arzak » et « Via
Veneto ».
Pour commencer, un verre de très bon cava qui est toujours le bienvenu
pour démarrer un repas.
Comme amuse-bouche, je dois admettre que je n’avais pas noté cette
bouchée supplémentaire mais il me semble que cela devait être un tronçon d’anguille
accompagné avec peut-être une sauce aigre-douce. Toujours est-il que j’apprécie
quand ce produit est servi et qui vient d’ailleurs du Delta de l’Ebre.
Puis commence réellement ce menu de « dégustation » avec certains
plats amenés ensemble sur la table puisqu'il s’agit de tapas. Par exemple cette
fine brochette de morue avec des piments piparra et oignon rouge. Appelé « gilda »,
il se raconte que l'origine de cette « guilde » remonte aux années 40,
dans un vieux bar de Saint-Sébastien. Depuis lors, cette brochette est devenue un incontournable du moment de l'apéritif. La morue en cube, l’oignon en
julienne.
Puis leur saumon mariné et fumé « maison ». Un peu
international mais le poisson est bien travaillé, gouteux et proposé sur un morceau
de pain toasté.
A nouveau un classique que la salade de tomate et ventrêche de thon
rouge. Mais ici la tomate a été travaillée en cube ; diverses qualités. La
ventrêche n’est pas comme à l’accoutumée une conserve mais le poisson encore
partiellement cru et de qualité. Un fond de sauce dans l’idée d’un salmorejo, une
goute d’huile d’olive, basilic et oignon rouge au vinaigre.
Nous poursuivons toujours dans le local avec de très bonnes croquettes de
poulet et de jambon. Evidemment, on ne peut que proposer cela dans un menu pour
attirer les locaux qui ne conçoivent pas un repas sans ce met. A noter que
celles-ci sont irréprochables.
Un riz au poisson marinara pour continuer, cuisson impeccable, beau
soccarat, peu garnie mais il faut se souvenir que ce n’est qu’un des plats du
menu en de plus non pas un met principal ! Bien caramélisé, belles saveurs
marines et crevettes rouges.
Puis un tendre tataki de bœuf à la moruna, aubergine et ras el hanout.
Le filet juste rapidement poêlé. La moruna est une recette typique du nord du
Maroc. Ce plat est caractérisé par le mélange d’épices qui lui confère un goût
et une odeur incomparable. Certaines épices sont typiques de la cuisine
indienne (« garam masala »), mais sont toujours d'origine marocaine
et sont faciles à trouver aujourd'hui. En soi, l'utilisation du ras el
hanout, qui consiste à faire un mélange d'herbes et d'épices originaires du
Maroc avec un mélange plus de 20 épices différentes. Les plus courantes
sont le poivre noir, le cumin, la cardamome, la noix de muscade, le cannelle,
le paprika et le gingembre, mais ce mélange peut varier. Aubergine confite et
pimiento de Padron.
Assiette de fromages, espagnols et français avec pâte de coing.
Et une assiette de desserts avec comme thème le chocolat sous diverses
textures, avec du brownies, de la mousse, de la crème glacés ; sel et
huile d’olive en caviar.
Nous ne prendrons pas le vin proposé mais choisirons une autre bouteille
sur leur riche carte, bien entendu en supplément. Cela sera un Montsant
Sindicat La Figuera à base de Grenache
et Carignan, un vin assez artisanal, fruité et frais, idéal pour être servi à une
température de 14 degrés pour profiter de sa jutosité.
Puis un verre de Alvear Pedro Ximenez 1927, un vin fortifié de
l'appellation Montilla-Moriles avec une sélection de pedro ximénez de la
vendange 1927 et avec une teneur en alcool de 16º.
Belle offre que ce menu à ce tarif avec une expérience variée et généreuse,
qui s’exprime ici dans une cuisine d’auteur axée sur les matières
premières. Pas de surprises mais de parfaites réalisations, tout cela dans une
ambiance calme et plaisante, un cadre chic et un service précis.
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