samedi 24 janvier 2015

Bergerie de Planpraz, Chamonix



Je suis toujours très déçu par la plupart des restaurants de montagne en Haute-Savoie. Entre je-m’en-foutisme, menus déprimants (tartiflette, raclette, pierrade et autres plats facile « à caser » et qui ne demandent pas trop d’effort), prix surfaits ou service déplorable, on s’apercevra que la plupart du temps c’est à Megève, Chamonix et Morzine que l’on peut encore trouver quelque chose de correct.

C’est donc cette fois-ci la découverte d’un des domaines skiables de Chamonix  qui m’était alors jusqu’à présent inconnu, celui du Brévent. Accessible depuis la station, on laisse sa voiture en bas de la télécabine pour arriver quelques instants plus tard à Plan Praz. C’est là que j’avais identifié une table de bonne réputation, celle de la Bergerie.

Peu de soleil aujourd’hui ou alors quelques brefs instants qui permettent d’avoir une magnifique vue sur le Mont-Blanc.


Je précise cela car sans aucun doute par beau temps, la terrasse de cet établissement doit être extraordinaire. Evidement celle-ci n’est pas ouverte et l’on mangera à l’intérieur de cette très jolie ferme en pierre et bois. Dépose des skis et entrée depuis cette terrasse.



Quelques instants à l’entrée ou nous sommes accueillis et une vue plongeante sur la cuisine et le bar avant de prendre place dans la salle à manger.




Une jolie salle boisée avec un ensemble de photos noir et blanches représentant des paysages enneigés, quelques vieux meubles et objets sur les murs tels que de vieux skis. Le décor est chaleureux et les tables sont espacées de manière appréciable.




Ce qui diffère de pas mal d’endroit c’est que l’on a vraiment l’impression d’être dans un restaurant et non pas dans une cafétéria de skieur. Pour une fois… le service est agréable, souriant et aux petits soins. Pas besoin d’attendre de nombreuses minutes avant que l’on vienne s’enquérir de vos envies, on viendra de suite vous proposer de prendre une boisson pendant que vous étudierez le set de table qui est la carte mais aussi sur l’une des parois de ce chalet, les suggestions du jour sur une ardoise.

Une petite tapenade offerte avec un peu de pain grillé et notre choix est fait.


Nous nous contenterons de prendre un plat unique avec pour la suggestion du jour, le quasi de veau lardé, sauce foie gras, poêlée de légumes de saison, gratin dauphinois à 32 euros. Moins de cinq minutes plus tard nous voici servis. Sur une ardoise, la délicieuse viande tendre et heureusement encore rosée avec une barde de lard. La sauce au foie gras est gouteuse, le gratin excellent. Des carottes jaunes, du panais et du chou frisé en accompagnement. Une belle assiette bien cuisinée.


Je prendrai l’entrecôte « Simmental » grillée au feu de bois aux morilles à 29 euros. Je ne sais pas si cette viande venait du canton de Berne mais en tout cas bien rassie et avec un délicieux goût de bois. La sauce au Morille m’a semblé être un peu industrielle et ne m’aura pas laissé un grand souvenir. Même excellent gratin et poêlée de légumes.




Avec ce repas le très bon côte du Rhône de la maison Guigal, un classique dans le genre.


Une table où l’on est très bien accueilli et servit, une cuisine bien faite avec de bons produits. Si l’on doit faire une remarque c’est que les prix sont un peu élevés…probablement une question d’altitude…

mercredi 21 janvier 2015

Ca L'Estevet, Barcelone



C’est très bien d’apprécier la cuisine inventive comme l’on trouve en Catalogne mais parfois j’ai aussi  l’envie est aussi de déguster une cuisine traditionnelle qui peut parfois aussi être très fine. Je dis parfois car cela peut aussi être lourd, gras, indigeste… Après quelques recherches nous voici partis pour déjeuner chez « Ca l’Estevet » qui se trouve dans le quartier de El Raval, longtemps considéré comme malfamé mais aujourd’hui lieu devenu tendance où l’on trouve des tavernes, café-concert, bars et restaurants.


« Ca l’Estevet » se trouve non loin de la Ronda de Sant Antoni dans la Calle Valldonzella au rez-de-chaussée de l’un de ces vieux immeubles. Une entrée où l’on ne distingue pas trop l’intérieur mais une fois la porte franchie, vous arriverez dans une jolie salle très typique avec un alignement de tables aux nappes blanches le long des murs recouverts d’azulejos, les faïences ou carreaux émaillés espagnols.
 



Sur les murs un ensemble de peintures,  gravures ou photos. On identifiera ente autre la célèbre cantatrice Montserrat Caballé, une affiche de l’œuvre théâtrale de Alfredo Mañas « La feria de Cuernicabra » crée en 1954 à Paris avec laquelle il obtient un succès sans précédent, Salvador Dali en photo et même pour les amateurs  de bicyclettes, un ancien grand plateau de café Cognac Hardy du tour de France de 1963.



Le coin des photos noir et blanc est aussi délicieux avec les photos dédicacées de Monserrat, d’Ava Gardner, Pénélope Cruz,  Lola Florès, mais aussi celle de Micaela Flores Amaya, dite La Chunga, danseuse de flamenco et peintre d'art naïf espagnole née à Marseille vers 1937-1938, Orson Welles et autres célébrités des temps passés. A noter aussi la très belle photo du photographe barcelonais Oriol Maspons  qui fut l’un des photographes de la « Gauche Divine » , mouvement intellectuel pendant les années 60/70 de la dolce vita espagnole. Ici la très belle actrice Teresa Gimpera  posant pour une publicité de la discothèque Boccacio sur la Costa Brava datant de 1967, crée par Oriol Regàs i Pagès  un des fondateurs de ce mouvement.


Une atmosphère préservée et tranquille dans cette salle à manger en longueur qui reflète bien la riche histoire de la Catalogne. 

Le patron Pepe Cabot Ros,  sa partenaire Bea et peut-être leurs deux filles assureront magnifiquement le service en nous apportant pour patienter quelques très bonnes olives vertes. 


Un coup d’œil sur la carte et nous voici apportée une délicieuse tranche de pain frottée a la tomate sur laquelle se trouve un anchois vinaigré de la Costa brava.


Hésitant sur un certain nombre de plats, Pepe nous propose sympathiquement de nous servir certains plats en demi-portion, probablement que les assiettes sont bien servies. Nous choisirons tout d’abord de fabuleux épinards à la catalane aux raisins secs et pignons. Un grand classique où l’on retrouve aussi un peu d’ail et le tout est sauté avec de l’huile d’olive. Juste saisis, un peu doux...vraiment délicieux.


Autre plat très typique des fèves à la catalane avec du boudin. Les fèves sont cuites dans une sauce à base d’oignons, de lard fumé, un peu d’ail et selon les recettes un peu de brandy. Ensuite des rondelles de boudin noir cuit appelé " boutiffarou ". C’est à nouveau parfaitement cuisiné et plein de saveurs.


Les petits calamars à l’ail et au persil sont magnifiques car encore moelleux, accompagnés de pommes de terre et d’une tomate.


Et comme nous n’avions pas pris de paella auparavant, nous avons partagé celle-ci « parellada » copieusement préparée avec des encornets, crevettes, le tout décortiqué comme le veut la recette. Le riz est cuit à la perfection, le bouillon qui a servi à cuire le riz est très parfumé. Difficile de faire mieux.


Avec ce repas une bouteille de Mas Collet  2012 en barrique de Montsant , cave Capçanes. Une belle couleur cerise  avec un nez de fruits rouges et des notes toastées.


Nous poursuivrons avec les desserts ; une crème catalane qui sera elle à nouveau parfaite et pour moi un dessert tout aussi catalan, le fromage blanc et miel, appelé « mató ». Du fromage réalisé à partir du lait dans lequel on verse du jus de citron ou de la présure. C’est un dessert simple qui se prépare avec un morceau de « mató » accompagné par du miel. C'est l'un des plats emblématiques de Catalogne. 



Une table qui vaut vraiment une visite si l’on est à la recherche d’une cuisine typique Catalane parfaitement exécutée, en dehors des sentiers touristiques et de plus sagement tarifée. L’accueil et le service sont exemplaires, le cadre est empreint d’histoire, on y passe un très bon moment.