Belle petite ballade du coté de la Haute-Savoie pour aller dans un coin
où je ne serais peut-être jamais allé sans aucun but particulier !
Lucinges, petit village avec une belle vue sur le bassin Genevois. Au
centre de ce village en face de l’église et sous le ou les traditionnels
platanes, une terrasse style PMU et le store qui affiche ; Bar,
Restaurant, Bodega. Déjà la dernière appellation est un peu intrigante
car à part des endroits en Espagne et quelques répliques un peu partout
en Europe avec les clichés hispaniques usuels, rien ne laisse supposer
la raison du pourquoi de cette dénomination.
Vous passerez tout d’abord
par ce bar pour arriver à la salle de restaurant qui se trouve de
l’autre coté de la cuisine. Une salle en longueur, sans style
particulier et sans charme réel. Des murs jaunes, des lumières un peu
fortes, quelques plantes, huit grandes tables (chaque table peut
accueillir quatre personnes ce qui est un peu étrange lorsque l’on est
deux), un sol en carrelage, tout cela manque un peu de chaleur. Un coté
un peu provincial et à aucun moment on pourrait s’imaginer se trouver
près de Genève mais finalement cela devient très secondaire. L’ambiance
est assez familiale, et sans chichis.
Ici vous mangez des menus
qui se déclinent sous quatre formules de trois plats, allant de 27 à 42
euros. Et c’est un premier étonnement car les mets sont vraiment très
intéressants. Ce n’est pas les menus à base de foie gras ou de coquilles
Saint-Jacques qui nous ont attirés mais celui intitulé repas champêtre,
et le menu du moment, l’instant gourmand.
Une étonnante entrée,
le feuilleté de ris d’agneau aux asperges et délices du sous-bois.
L’aspect est tout à fait engageant avec ce feuilleté réalisé à la
perfection, ce qui est plutôt rare ; pas trop épais, pas détrempé dans
sa sous-couche. Aussi, une vraie découverte que ces ris d’agneau, plus
fins et surtout plus goûteux que celui de veau, avec un rappel léger du
goût de l’agneau. Poêlés au beurre et avec une température parfaite,
quelques asperges émincées et légèrement croquantes, une sauce crémeuse
avec une base de quelques champignons. C’est néanmoins classique mais
c’est très réussi et très bon. Peut-être que les quelques feuilles de
roquette et les sempiternelles taches de vinaigre balsamiques sont de
trop, mais nous sommes dans un bistrot donc on « pardonne »…
Comme
plats principaux tout d’abord le magret rôti, la cuisse braisée façon «
hachis Parmentier » à la royale de foie-gras. Quelques belles tranches
de magret déposées sur quelques épinards en branche, et un morceau de
fenouil entouré d’une fine tranche de lard, une sauce plutôt classique
style fond aux échalotes sans particularité. Sur la même assiette, une
verrine contenant le Parmentier à base de canard effiloché et de mousse
de foie gras. Un plat certes roboratif et gourmand mais qui n’est pas
des plus léger comme vous pourrez vous l’imaginer.
Autre plat
principal fort intéressant, la carbonnade de joues de « caïon »
braisées à la bière de la brasserie artisanale des Voirons. Un rappel un
peu lointain de la fameuse carbonnade flamande mais sans le coté sucré
et ici avec des joues de porc. Accompagnée d’un os à moelle et d’une
purée de pommes de terre. Un plat très « cuisine ménagère » aux saveurs
prononcées et également un peu trop riche. Ici aussi la branche de
romarin et le brin de persil en décoration n’amènent rien.
Les
desserts sont à votre choix. Nous avons pris la véritable crème brûlée
au fer qui en ce qui me concerne était ce que l’on appelle une crème
catalane. L’explication pour le nom bodega et ici ce dessert, est que
simplement que l’un des patrons s’appelle Manu et est d’origine
espagnole ! Et je peux certifier que cette crème était fidèle à ce
qu’elle doit être !
En second dessert, la crème vanillée aux myrtilles
et glace génépi. Même base que pour le précédent dessert mais avec
l’adjonction des fruits. Même si plus « local », ma préférence était
pour la crème brûlée.
Il faut souligner que le service est très
attentif, la patronne toujours aux petits soucis, vous demandant si tout
s’est bien passé, vous offrant même une liqueur en fin de repas, ce qui
est fort sympathique.
Nous avons eu d’excellents vins, un
Sancerre 2010 La Reine Blanche de Jean Reverdy, suivit d’une Syrah 2009
de chez le fantastique Yves Cuilleron.
Alors que dire…Il y a
plein de gentillesse des propriétaires, une volonté de « bien faire»,
de satisfaire la clientèle. C’est indéniable. Maintenant question
cuisine, il faut réaliser comme précédemment dit que l’on à affaire ici a
une cuisine roborative, une cuisine ménagère basée sur de beaux
produits mais que ce n’est pas toujours très léger… Même si cela reste
une table style bistrot, il y aurait moyen d’épurer un peu le tout,
peut-être un peu moins de beurre dans les cuisson et des assiettes un
peu moins « comme à la maison »…
Mes tables, bars par le monde...mes repas a la maison...mon carnet d'adresses...les évènements...
vendredi 20 avril 2012
Manwyss, Lucinges
Pays/territoire :
67 Place de l'Église, 74380 Lucinges, France
jeudi 12 avril 2012
Flocons de Sel, Megève
J’avais eu la chance de manger aux Flocons de Sel il y a bien longtemps lorsque le restaurant se trouvait en plein centre de Megève. A l’époque j’avais fortement été impressionné par cette cuisine lorgnant un peu du coté de Marc Veyrat mais qui commençait déjà à se distinguer par quelques belles créations. Les années ont passé et justice à été faite ; Emmanuel Renaut à reçu récemment son troisième macaron au Michelin pour l’édition 2012, qui signifie « cuisine exceptionnelle qui vaut le voyage »... Il est clair que depuis cette nomination remarquée (le seul nouveau 3 * en 2012), trouver une table relève de l’exploit… Les dieux étant avec moi aujourd’hui, j’ai trouvé « la table » en appelant le matin pour le soir…Comme quoi il faut toujours essayer !
Il est clair que mes attentes furent énormes surtout avec mes récentes émotions dans le sud de la France… mais Emmanuel Renaut n’est pas « un de plus » dans le firmament des grands cuisiniers de France et de Navarre… Je me rappelais d’une cuisine intensivement empreinte d’émotions montagnardes, d’une cuisine parfaitement maitrisée associant comme son « ex patron » Veyrat chez qui il travailla quelques années, les produits locaux de Haute-Savoie avec une imagination débordante.
C’est en fait un grand moment culinaire que nous avons vécu et presque sans aucune déception. Effectivement une cuisine construite autour des coutumes et savoirs faire montagnards mais complètement réinventée. Pas de superflus, pas d’esbroufe dans les assiettes…Que de la profonde réflexion en utilisant les produits simples du « coin ». Et quand je dis simple c’est à nouveau sans les sempiternels foies gras, homards et coquilles Saint-Jacques. Ici, pas de trois petites tâches sur l’assiette, pas de traînée savante style « j’ai dérapé » en cuisine…ni de « trois petites fleurs » pour faire joli. Il faut être un maitre pour faire cela…et cela se compte sur les doigts d’une main ! Ce n’est non plus pas de la cuisine, moléculaire, pas d’azote liquide, ni de formes biscornues nécessitant milles et unes manipulation. Mais attention, ce n’est pas simple ce que réalise Emmanuel Renaut…C’est en même temps presque évident dans le visuel (je devrais dire épuré), mais extrêmement réfléchi et complexe à réaliser. Probablement un nouveau style culinaire, ce qui n’es pas peu dire ! Mais tout d’abord, l’endroit…
Quelques kilomètres en dehors de Megève direction Rochebrune vous arriverez à cette grande maison-chalet ou vous serez accueillit par le voiturier. On vient vous chercher avec un parapluie, vous indique ou stationner et tout cela avec le sourire. Une fois dans l’établissement on vous suggèrera de prendre l’apéritif à l’étage supérieur et pourquoi pas en face de la cheminée. La structure du restaurant est sur plusieurs niveaux ; évidement du bois mais on ne donne pas dans le style « écurie chic » avec le coté clichés savoyard mais plutôt un bel équilibre entre le modernisme et néanmoins quelques objets rappelant la région ou nous sommes. Finalement en symbiose avec la cuisine que vous dégusterez.
A ce stade on réalise déjà combien le personnel est compétent et à l’écoute. Un des sommeliers (et je dis bien un des…) vous propose divers apéritifs et aimablement suggère quelques vins au verre. Après avoir sélectionné l’excellent Chignin-Bergeron de chez Adrien Berlioz Grand Zeph, nous voici amené quelques amuse-bouches qui immédiatement plantent le décor. Des beignets au lait fumé sur des branches de sapin, comme des cromesquis remplis de lait onctueux qui explosent en bouche.
Des tartelettes de farine de riz noir, radis, persil et autres légumes ; très beau et rafraîchissant.
Un surprenant et délicieux biscuit de Savoie aux herbes surmonté d’un tronçon de féra fumé ainsi qu’une tartelette avec une crème de féra citronnée et à la ciboulette.
Une fois votre choix fait pour votre repas vous descendrez deux niveaux afin de vous asseoir à votre table. Plusieurs salles juxtaposées dont certaines avec un haut plafond, quelques objets un peu insolites comme des « coucous » sur un mur, ou des tableaux en relief savoyard mais le style est plutôt contemporain.
Notre choix s’est porté sur le menu « randonnée au Leutaz » de neuf plats qui permet d’apprécier la cuisine du chef de manière plus exhaustive. Un menu où les plats principaux peuvent être choisis dans la carte comme d’ailleurs les desserts. Avant de démarrer ce repas on vous apporte une première mise-en-bouche pour « réveiller vos papilles », une cristalline de cèpes. Une fine feuille de sucre caramélisée en forme de champignon avec un fort goût de cèpes. Ce n’est pas la première fois que je déguste cette association sucre-champignon et trouve cela tout à fait remarquable. C’est beau, ludique et approprié.
Première entrée, des salsifis en fines lamelles légèrement fumées, lard poudre. Voici toute l’essence de cette cuisine ; des légumes découpés en julienne, blanchis, croquants et assaisonné avec le magnifique lard d’Arnard de la vallée d’Aoste. Des produits simples retravaillés dans les goûts et textures.
Pour suivre un grand moment, les premières asperges de Pertuis, tarte inversée noisette. Imaginez-vous une fine pâte sablée sur laquelle a été déposée une couche de pâte de noisettes et des asperges découpées en fines lamelles. L’association presque sucrée est une merveille ; c’est gourmand et très ingénieux. Presque à mi-chemin entre une entrée et un dessert !
Troisième plats, des morilles fraîches dans un sabayon de…Aie...je ne me rappelle plus sa composition, mais ces morilles d’origines turques, excellentes au demeurant étaient sublimées par la légèreté de leur sauce…Je vais essayer de me rappeler la composition de celle-ci….
Ensuite un autre plat phare de ce repas, des topinambours de chez Brunet en rosace, bouillon beurré clous de girofle, truffe des Alpes. A vrais dire je ne suis pas trop « légumes oubliés » mais quand l’on arrive à un tel niveau de perfection dans les goûts et textures…je m’incline. Cuisson en deux temps selon le maître d’hôtel ; goût d’artichaut et de noisette, avec une divine sauce montée avec un soupçon de clou de girofle et un râpage de truffes transalpines. Cela embaume, c’est goûtu…Magnifique !
Pour suivre, le premier élément animal, de l’omble chevalier du lac Léman par « Eric jacquier », pâte de citron et pommes de terre « céramique ». La magie opère à nouveau car ce poisson très fin est souvent un peu fade en bouche. Ici accompagné de deux sauces avec une base de citron, la première un bouillon monté au beurre et la seconde sous forme de sabayon. Ces pommes de terre « céramiques » au magnifique aspect ont une cuisson initiale à la vapeur qui se poursuit dans l’argile rendant le féculent très moelleux. Esthétiquement servies avec des pierres ! (la céramique à été enlevée au préalable). On alterne ces deux sauces, le sabayon étant associé au féculent. Un plat qui est très parfumé et dont le coté citronné met en valeur ce magnifique poisson.
Nous continuons avec peut-être le plat qui m’a laissé le plus indifférent ; des écrevisses moelleuses, jus des carcasses amandes et Campari. Servi dans un petit bol, diverses strates, le fond étant les écrevisses, des légumes imbibés de Campari conférant un coté un peu amer aux bouchées et au dessus un mélange œuf et crème battu. Ce qui m’a un peu gêné, c’est le coté unilatéral du goût. Il faut dire que l’écrevisse est très prononcée en bouche et accorder d’autres ingrédients reste une tâche compliquée.
En ce qui concerne le choix des viandes, nous avons opté pour l’agneau de lait cuit aux herbes, purée de céréales, jus parfumé au tilleul. Un agneau cuit à la perfection et parfumé, avec un magnifique dressage.
L’autre assiette fut le pigeon fermier rôti Foin et Genièvre, Pâte de Noisettes, les cuisses confites en Parmentier. Quand je dis l’autre assiette, en réalité il y en avait deux ; la première avec la volaille rosée allongée avec une purée de noisette, ingrédient d’ailleurs habilement réutilisé dans plusieurs préparations et la seconde comme un hachis Parmentier ; les cuisses décortiquées en couches avec une purée d’une extrême légèreté. Deux excellents plats principaux qui associent des saveurs des champs avec des produits de première qualité.
Un entremet non prévu sur le menu ; un mille feuille de légume accompagné d’huile de noisettes et de quelques lamelles de champignons. A base de carottes, épinards, pommes de terres finement tranchées, cuites à la vapeur, ré-assemblées, puis finies à nouveau dans un four vapeur. Tout simplement délicieux.
Les magnifiques fromages suivent, appelés « Les alpages sur un plateau » ; un choix extraordinaire de pâtes de Savoie et Haute-Savoie, tous affinés comme cela devrait toujours être le cas. Une mention tout à fait spéciale pour une tomme de Tignes et surtout l’extraordinaire Bleu de Termignon. Un fromage extrêmement rare (que 4 producteurs) de la Maurienne, à mi-chemin entre un bleu traditionnel plutôt du type Stilton, un goût un peu sucré comme certains gruyères et une consistance proche du gorgonzola. En fait les vaches broutent une herbe mycorhizée apportant ce coté de bleu au fromage. Exceptionnel !
Un extraordinaire pré-dessert partagé ; une meringue au lait d’alpage sur une compotée d’agrume. C’est magnifique, tout blanc..On casse la meringue, la crème de lait coule…on prend une cuillère avec les fruits…et l’on s’extasie…
« Les flocons de sucre », les desserts...au choix ! Le premier, un biscuit soufflé chaud aux goûts de montagne, celui-ci finalisé avec une compote de myrtilles et le second, probablement « mon dessert 2012 » car rarement j’ai eu l’occasion de déguster un dessert chocolaté aussi intelligent et aussi émouvant…Une tarte chaude au chocolat fumé, glace au bois et fine meringue. Imaginez vous que le chocolat a été conservé un certain temps dans un fumoir, capturant le gout de la fumaison, travaillé sur un fond de tarte ; une glace montée avec du lait dans lequel avait séjourné des copeaux de bois...Si ce n’est pas du génie cela ?
Le service est absolument parfait. Chaque personne pourra vous renseigner sur toutes les techniques utilisées par Emmanuel Renaut, ses idées, ses approches. A noter aussi que la connaissance des plats par les différents serveurs est surprenante ! Pour une fois…
Notre choix sur les vins s’est porté sur un Chignin-Bergeron Grand Orgue 2008 de chez Louis Magnin, fruité et très plaisant en bouche, suivi d’un Faugères Château des Estanilles Grande Cuvée 2005, un rouge soutenu qui livrait des goûts de fruits mûrs et d'épices.
Voici une expérience hors du commun permettant de découvrir de nouvelles approches culinaires dans une région moins réputées pour ses tables. Impossible de comparer la cuisine de Emmanuel Renaut avec d’autres grands chefs car cela serait une erreur. Il faut venir ici apprécier ses réalisations en « oubliant le reste », car c’est une cuisine inventive basée sur les produits locaux qui ont leur propre identité. Fantastique !
Libellés :
Flocons de Sel,
France,
Megève
Pays/territoire :
1775 Route du Leutaz, 74120 Megève, France
dimanche 8 avril 2012
Vincent Croizard, Nîmes
Très amusant que de devoir sonner à la porte pour avoir accès à cette table située dans le vieux Nîmes. Situé dans une rue pas trop engageante, vous ne trouverez pas cet endroit si au préalable vous n’en connaissez pas l’adresse.
Une fois la porte ouverte, c’est dans une maison de maître dans laquelle vous entrerez, une rampe d’escalier pour accéder aux étages, et devant vous le restaurant donnant sur un très joli patio intérieur où il doit être bien agréable de dîner lors de chaudes soirées d’été. J’aime beaucoup ce genre d’intérieur entre chic et artiste, des tableaux sur les murs couleur taupe, de belles lumières, une mezzanine sur laquelle une partie de la cave se trouve et cette vue sur la cours intérieure. L’endroit est propice au repas entre amis, pas guindé mais chic, beau, on s’y sent très bien.
Le chef Vincent Croizard, un autodidacte un peu une étoile montante de la région concocte ici une cuisine provençale et languedocienne de caractère avec une certaine pointe d’originalité, quelques touches presque exotique mais sans tomber dans le style fusion facile.
Quelques instants après avoir reçu la carte il nous fut apporté un espuma de brandade de morue, très léger évidement avec un goût discret de poisson. Bon amuse-bouche qui émoustille les papilles. En plus des plats à la carte, deux menus sont proposés à des tarifs très sages. L’un comme l’autre sont fort attirants et devant l’hésitation nous avons choisi l’un des deux en ajoutant une entrée du premier.
Pour commencer un plat intitulé Saint-Jacques, préparées au beurre de Satay, légère de corail au demi-sel, kiwis et topinambours. En réalité une Saint-Jacques un peu perdue sur une ardoise avec une touche de sauce coraillée et quelques légumes/fruit en julienne. Un peu difficile à vrais dire de se faire une opinion car la ration est tellement petite que l’on pensait qu’il s’agissait d’un amuse-bouche…C’est bon mais le kiwi n’amène pas grand-chose.
Nous avions décidé de piocher dans le second menu un plat supplémentaire car une des entrées semblait être fort intéressante : un foie gras frais, lit de Gariguettes poêlées aux quatre épices, balsamique et pistache. Eh bien je peux vous garantir que « cela marche »…comme qui dirait ! C’est vraiment une association détonante, des fraises vinaigrées et sucrées avec ce très bon foie, c’est absolument divin !
J’ai ensuite été un peu moins séduit par l’artichaut rôti à l’huile d’anchois, olive verte, blanche de « poulette », tartine à la moelle. Un peu difficile de déguster ce plat de manière complète car chaque élément se mange finalement un peu indépendamment.
Le foie de veau rôti jambalaya, pommes, câpres et céleri était une vraie réussite sauf que le foie était tiède…Dommage car le plat est visuellement beau et l’association des textures molles et croquantes une réussite.
Très beau et bon poisson de rivière à l’étuvée de bergamote, blanc de thé vert, baguette de cacahuète, potiron tempura. Un dressage vraiment asiatique et des saveurs subtiles lorgnant aussi vers l’Asie.
En plat principal, un bœuf paleron braisé puis doré au beurre de moutarde, céleri rave en flan, échalotes frites, jus réduit de vin rouge au cumin. Encore un très beau dressage, un plat aux saveurs plus provençal qui pourrait rappeler de loin la célèbre daube. Un plat rassurant et parfumé.
A ce stade je suis vraiment impressionné par les cotés gustatifs et visuels de ces plats, mais il y a quelque chose qui ne me plaît pas : les assiettes…En fait des ardoises. Ces rectangles noirs un peu bruts ne se marient pas bien avec les divers dressages. De plus, tout le monde nous a servi des ardoises depuis des années…Ces plats nécessiteraient vraiment d’être nettement mieux mis en valeur !
Nous continuons avec deux fromages travaillés ; pour l’un le soumaintrain fondu, compotée d’échalotes au porto, tartelette
et pour l’autre un pélardon entre céleri et biscuit fenugrec, gelée de raisins de notre jardin. Deux magnifiques exemples où l’on ne se contente pas de simplement amener le chariot mais de proposer quelque chose d’élaboré et de bon.
Un entre-deux dont je ne me rappelle absolument pas de quoi il s’agissait…Comme un jus…
Et le moment des desserts arrive avec deux très belles et bonnes réalisations : le chocolat « comme ceux de la boîte », façon ganache, tout noir, au rhum et à la vanille ;
la pomme revenue dans le caramel salé, compote sablé de poivre vert, granité de granny. Un magnifique dessert chocolaté et le second plein de fraîcheur.
Malheureusement le service fut un peu disparate car deux des serveuses ne semblaient pas trop maîtriser l’appellation des plats ni en mesure de décrire leur contenu. C’est un peu dommage que l’on subisse une telle situation alors qu’indéniablement il y a de la recherche dans cette cuisine, des associations tout à fait exquises et un visuel plutôt très intéressant. Je suis convaincu que la mention« un autre grand de demain » dans l’édition GM de 2012 est tout à fait justifiée et en dépit de mes deux remarques, il y a fort à parier que ceci sera rapidement corrigé. Probablement la plus belle table de Nîmes centre.
Libellés :
France,
Nîmes,
Vincent Croizard
Pays/territoire :
17 Rue des Chassaintes, 30900 Nîmes, France
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