vendredi 20 avril 2012

Manwyss, Lucinges

Belle petite ballade du coté de la Haute-Savoie pour aller dans un coin où je ne serais peut-être jamais allé sans aucun but particulier ! Lucinges, petit village avec une belle vue sur le bassin Genevois. Au centre de ce village en face de l’église et sous le ou les traditionnels platanes, une terrasse style PMU et le store qui affiche ; Bar, Restaurant, Bodega. Déjà la dernière appellation est un peu intrigante car à part des endroits en Espagne et quelques répliques un peu partout en Europe avec les clichés hispaniques usuels, rien ne laisse supposer la raison du pourquoi de cette dénomination.


Vous passerez tout d’abord par ce bar pour arriver à la salle de restaurant qui se trouve de l’autre coté de la cuisine. Une salle en longueur, sans style particulier et sans charme réel. Des murs jaunes, des lumières un peu fortes, quelques plantes, huit grandes tables (chaque table peut accueillir quatre personnes ce qui est un peu étrange lorsque l’on est deux), un sol en carrelage, tout cela manque un peu de chaleur. Un coté un peu provincial et à aucun moment on pourrait s’imaginer se trouver près de Genève mais finalement cela devient très secondaire. L’ambiance est assez familiale, et sans chichis.



Ici vous mangez des menus qui se déclinent sous quatre formules de trois plats, allant de 27 à 42 euros. Et c’est un premier étonnement car les mets sont vraiment très intéressants. Ce n’est pas les menus à base de foie gras ou de coquilles Saint-Jacques qui nous ont attirés mais celui intitulé repas champêtre, et le menu du moment, l’instant gourmand.

Une étonnante entrée, le feuilleté de ris d’agneau aux asperges et délices du sous-bois. L’aspect est tout à fait engageant avec ce feuilleté réalisé à la perfection, ce qui est plutôt rare ; pas trop épais, pas détrempé dans sa sous-couche. Aussi, une vraie découverte que ces ris d’agneau, plus fins et surtout plus goûteux que celui de veau, avec un rappel léger du goût de l’agneau. Poêlés au beurre et avec une température parfaite, quelques asperges émincées et légèrement croquantes, une sauce crémeuse avec une base de quelques champignons. C’est néanmoins classique mais c’est très réussi et très bon. Peut-être que les quelques feuilles de roquette et les sempiternelles taches de vinaigre balsamiques sont de trop, mais nous sommes dans un bistrot donc on « pardonne »…


Comme plats principaux tout d’abord le magret rôti, la cuisse braisée façon « hachis Parmentier » à la royale de foie-gras. Quelques belles tranches de magret déposées sur quelques épinards en branche, et un morceau de fenouil entouré d’une fine tranche de lard, une sauce plutôt classique style fond aux échalotes sans particularité. Sur la même assiette, une verrine contenant le Parmentier à base de canard effiloché et de mousse de foie gras. Un plat certes roboratif et gourmand mais qui n’est pas des plus léger comme vous pourrez vous l’imaginer.


Autre plat principal fort intéressant, la carbonnade de joues de « caïon » braisées à la bière de la brasserie artisanale des Voirons. Un rappel un peu lointain de la fameuse carbonnade flamande mais sans le coté sucré et ici avec des joues de porc. Accompagnée d’un os à moelle et d’une purée de pommes de terre. Un plat très « cuisine ménagère » aux saveurs prononcées et également un peu trop riche. Ici aussi la branche de romarin et le brin de persil en décoration n’amènent rien.


Les desserts sont à votre choix. Nous avons pris la véritable crème brûlée au fer qui en ce qui me concerne était ce que l’on appelle une crème catalane. L’explication pour le nom bodega et ici ce dessert, est que simplement que l’un des patrons s’appelle Manu et est d’origine espagnole ! Et je peux certifier que cette crème était fidèle à ce qu’elle doit être !


En second dessert, la crème vanillée aux myrtilles et glace génépi. Même base que pour le précédent dessert mais avec l’adjonction des fruits. Même si plus « local », ma préférence était pour la crème brûlée.


Il faut souligner que le service est très attentif, la patronne toujours aux petits soucis, vous demandant si tout s’est bien passé, vous offrant même une liqueur en fin de repas, ce qui est fort sympathique.

Nous avons eu d’excellents vins, un Sancerre 2010 La Reine Blanche de Jean Reverdy, suivit d’une Syrah 2009 de chez le fantastique Yves Cuilleron.



Alors que dire…Il y a plein de gentillesse des propriétaires, une volonté de « bien faire», de satisfaire la clientèle. C’est indéniable. Maintenant question cuisine, il faut réaliser comme précédemment dit que l’on à affaire ici a une cuisine roborative, une cuisine ménagère basée sur de beaux produits mais que ce n’est pas toujours très léger… Même si cela reste une table style bistrot, il y aurait moyen d’épurer un peu le tout, peut-être un peu moins de beurre dans les cuisson et des assiettes un peu moins « comme à la maison »…

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