mercredi 22 octobre 2025

Mundial Bar, Barcelone

 

Depuis quelques semaines, ce nouvel établissement du Group Confiteria a fait la une des réseaux sociaux pour de bien bonnes raisons. Tout d’abord cela fait une centaine d’année qu’il existe et qui fût fermé il y a quatre années de cela en raison de la pandémie et avec le départ à la retraite de ses propriétaires. Etablissement dans le quartier du Born, épicentre du tourisme national et étranger.


Ce bar plutôt mythique, est un lieu chargé d’histoire qui rappelle des souvenirs d’autrefois à de nombreux Barcelonais. Il fût ouvert en 1925 par la famille Tort Robiralta et est rapidement devenu un point de rencontre incontournable pour les amateurs de boxe, un sport qui, il n’y a pas si longtemps, était très important pour les habitants de Barcelone. Les amateurs de ce sport et autres clients du quartier se sont assis à leurs tables, devenant un lieu de rencontre incontournable du quartier.


Puis des personnalités telles que Gabriel García Márquez, Antoni Gutiérrez Díaz ou Santiago Carrillo sont passés par ses tables. Le prix Nobel de littérature colombien était un habitué du Mundial et dans le nouveau bar, il a une plaque commémorative.


Le Group Confiteria se positionne depuis quelques années comme les sauveurs des lieux historiques en ville et c’est avec joie que l’on apprit qu’ils avaient donc racheté les lieux, groupe spécialisé dans la préservation de l’histoire et du caractère des établissements qu’ils acquièrent.


Le groupe a donc voulu donner un coup de jeune à l’endroit habituel, mais avec une décoration qui garde intacte l’esprit du bar de l’époque. Avec cet objectif, celui de transporter la clientèle dans la taverne du passé, ils ont conservé des éléments originaux tels que le bar en marbre et les étagères avec des bouteilles, des tables et des chaises en fer.


En fait en regardant bien ; Ils n’ont fait que peindre, changer l’équipement de la petite cuisine, installer la climatisation et rien d’autre.



Ils ont également remis en place des éléments décoratifs tels que des peintures, des miroirs, de vieilles photographies en noir et blanc, et une grande fresque murale de boxers. Cette devant le bar a été perdue et a été refaite. Après avoir cherché de vieilles photographies du lieu, ils ont pu se faire une idée de ceux qui étaient représentés, tels que Pedro Carrasco et Vicenç Febrer, célèbre pour son lion. 


La carte se veut une continuation de l’ancienne proposition, un menu court qui continue à tourner autour des tapas, des plats et des fruits de mer à des prix populaires. On y trouve des fritures, des mets à la plancha ou des omelettes aux crevettes, des conserves, comme les anchois au vinaigre et les fruits de mer frais comme les « cañaillas » en llauna ou les palourdes en sauce verte. 

Pour compléter, ils ont acheté de vieux couteaux et ronds de serviette, ils utilisent de la vaisselle Duralex...

Nous prendrons une institution de la cuisine andalouse que sont les « tortillas de camarones » qui ne sont pas du tout courantes dans les bars de Barcelone car viennent de Cadiz (sauf Casa Güell) et demandent énormément de savoir-faire. Ici c’est un peu huileux, trop épais…Une bonne initiative mais si l’on connait celles des bars de Sanlucar de Barrameda ou ailleurs, c’est tout de même un peu grossier, mais je salue l’initiative.


La « tortilla de camarones » aux crevettes rouges est la version classique et n’est pas du tout identique à la précédente. Moelleuse au centre, la sauce à base de réduction des têtes des crevettes et vraiment bonne. Cela aussi est plutôt rare en ville.


Puis ces fameux « Canyuts ». Un produit toujours aussi magnifique et confidentiel.  En Catalan ou ce que l’on peut aussi appeler petits couteaux du Delta, nettement supérieurs aux couteaux traditionnels. Bien entendu rares, de ce Delta de l’Ebre, beaucoup plus fins en bouche car nettement moins caoutchouteux, ils seront servis comme il se doit, cuits à la plancha avec un peu de sauce type persillade avec de l’ail.


De très bonnes seiches cuites à la plancha.


Et un autre de mes plats préférés d’Andalousie, le Cazon adobo » en friture « malaguena ». Plat d’origine de Malaga ou plutôt Andalousie, réalisé avec du « cazon » ou « chien de mer » qui a préalablement été mariné. La préparation consiste en un majao (purée) d’ail, de paprika, de cumin, d’origan et éventuellement d’autres épices ou herbes; on y ajoute du vinaigre blanc, qui peut être du vinaigre de xérès. On laisse habituellement dans ce mélange des tranches ou morceaux de poisson, pendant 4 à 8 heures. Une fois ce temps écoulé, on les farine ou on les recouvre de tranches, frites dans de l'huile d'olive. Le « chien de mer » est le plus souvent le nom que l’on donne au requin. Peut-être un peu trop de friture autour.


Un dessert un peu particulier, le « Cubanito », avec la riche saveur de l’horchata, c’est un excellent smoothie à l’horchata Chufi qui combine donc de l’horchata avec de la glace au chocolat.


Avec ce repas, un vin blanc Cucu Cantaba La Rana, Verdejo Ecologico 2024. Un vin régional biologique complexe, savoureux et glycérique, changeant dans le verre, avec des notes anisées et florales intéressantes et de caramel au citron. 


Cela ressemble probablement toujours au siège d’un club de boxe qui existait entre la fin des années 30 et la fin des années 60.

La réouverture intervient au cours d’une année particulièrement active pour le Group Confiteria, qui a ouvert d’autres espaces tels que le bar à cocktails Focacha, la Font del Gat à Montjuïc ou le rooftop Bonavista à Sants qui ensuite donnera une suite à l’ancien Bar Funicular. De tous les établissements qui ont ouvert depuis le début de l’année, c’est l’un de ceux qui a généré le plus d’excitation et de nervosité afin de ne pas décevoir.

Pas d’artifice, mais une offre culinaire variée, simple, bien préparée dans une ambiance bien entendu un peu survoltée car le lieu depuis son ouverture est en permanence complet et bien entendu fréquenté également par le tourisme qui a eu connaissance de cette réouverture.

lundi 20 octobre 2025

ALNORTE Bar, Barcelone

 

Des bars à tapas…finalement pas tant que cela à Barcelone. C’est dans Gracia qu’un peu caché qu’un bar est grandement fréquenté depuis de nombreuses années, le bar Al Norte.

Ce nom car c’est un établissement qui célèbre et souligne l’importance des petits producteurs, artisans et entreprises familiales dans les villes du nord de l’Espagne et ils s’attachent à mettre en valeur l’origine de la matière première utilisée dans leurs délicieux plats, ainsi que l’histoire et le dévouement des producteurs qui la cultivent. Pas facile de trouver ici des mets de Galice, d’Asturies et de Cantabrie, eh bien voilà une opportunité !


La carte est affichée sous forme d’ardoises posées sur les murs, est composée de plats simples et délicieux, élaborés à partir des meilleurs ingrédients soigneusement sélectionnés.



L’équipe en cuisine s’inspire de la richesse culinaire du garde-manger qui combine la mer et les montagnes du nord de l’Espagne, et s’efforce de transmettre la personnalité et l’engagement envers l’expérience culinaire à travers chaque préparation.


Cet endroit est vraiment plein de charme, on pénètre par le bar plein de mon en train de prendre un verre, ambiance locale assurée. Si jamais, sur ce bar les ardoises de ce qui est servi. Des plats typiques du nord divisés en entrées, tapas, conserves, fromages et charcuteries, mais il y aura aussi une carte.



La décoration de l’Alnorte Bar est simple, très esthétique, les tables et sièges confortables, avec une mention spéciale à sa vaisselle, en prenant soin des détails à tout moment. Quelques marches et nous somme dans un niveau inférieur.


Après discussion avec le très sympathique serveur, nous choisirons la salade de poulpe à la sauce piparras. En réalité c’est une salade russe avec du poulpe à l’intérieure avec une huile ou plutôt sauce ou même vinaigrette à base de ce piment basque, ce qui amène une touche un peu vinaigrée au tout.


L’incontournable lacón a la Gallega. L’épaule de porc à la galicienne est l’une des recettes que l’on trouve dans de nombreux bars à tapas en Galice, et qui se répand de plus en plus dans d’autres terres au-delà de nos frontières. Le terme lacón vient du latin lacca, qui fait référence à la patte avant du porc, plus précisément à sa charcuterie. Pour le fabriquer, comme d’autres produits à base de viande de porc, il subit un processus de séchage et de salage.


De magnifiques poivrons farcis de crabe. J’imagine des piquillos, avec une sauce vraiment gouteuse, un plat je pense plutôt basque.


Puis un « Pulpo a feira » qui n’est pas le poulpe à la galicienne. La principale différence réside dans le fait que le « pulpo a feira » est traditionnellement servi avec du poulpe cuit, assaisonné de gros sel, de paprika et d'huile d'olive. Le pulpo a la Gallega, quant à lui, est généralement servi avec des pommes de terre bouillies, appelées cachelos, qui sont souvent cuites dans la même eau que le poulpe pour en absorber la saveur. Poulpe tendre, et délicieux.



Ici il semblerait que la majorité des clients boivent des cidres asturiens tirés ou des bières artisanales de chacune des régions du nord, mais nous choisirons un vin blanc Las Pecas 2023 Rias Baixas. Ce vin est entièrement élaboré avec des raisins Albariño. Vin blanc aux reflets verdâtres et irisés dorés avec de fins arômes variétaux, tropicaux, fruits de la passion, poire, ananas qui durent dans le temps en assemblant une compote de fruits, en bouche il est large mettant en évidence la présence de fruits mûrs persistants.


Un vrai bar à tapas assez unique dans son genre déjà pour sa proposition culinaire, son ambiance différente car on n’a pas vraiment l’impression d’être à Barcelone mais presqu’ailleurs en Espagne, c’est vraiment une sympathique adresse.

dimanche 19 octobre 2025

Casa Fiero, Barcelone

 

Si vous n’êtes jamais allé chez Maleducat, c’est une des adresses à ne pas manquer à Barcelone que je pourrais qualifier presque de cachée aux touristes et tant mieux. Une cuisine sophistiquée dans un cadre très agréable à Sant Antoni. Un succès incontestable mais voilà que le chef Víctor Ródenas a rejoint Marc et Ignasi García et Xavier Moragas pour façonner un projet plus personnel et mature. Pour mémoire on se rappellera que Victor eut travaillé chez Via Veneto, Caelis, Moo Rock et Casa Gerardo.


Un principe assez clair : une cuisine de produit qui construit les saveurs en associant ceux-ci de manière très pertinente en utilisant des produits locaux, sans avoir besoin d’artifices importés et l’utilisation de la braise pour certaines assiettes. Des plats pas forcément éloquents à la lecture mais quelle expérience presqu’inattendue ! Vous verrez que démontrer à quel point la simplicité bien travaillée peut être extraordinaire.


Mais avant de parler de cuisine, il faut tout de même parler de l’espace du restaurant qui n’est pas anodin, conçu par Cristina Carulla Studio, qui a développé un concept de luxe décontracté avec une atmosphère intime, cosmopolite et intemporelle avec des touches de tradition et de modernité. Le restaurant reprend le modèle familier d’un restaurant de quartier et le réinvente comme un intérieur éclectique et irrévérencieux où convergent la gastronomie, la musique et le design.


Ce qui est surprenant ce sont ces associations d’éléments d’une autre époque que celles et ceux qui auront vécus dans les années 70 re découvriront avec merveille, individuellement parfois kitsch mais l’ensemble est très cohérent. Des photographies d’enfance, de famille et des bandes dessinées de Tintin côtoient des affiches de la contre-culture, des meubles sur mesure se mêlent à des trouvailles vintages, des objets pleins d’affection qui trouvent leur place dans le décor et des fioritures Art Déco s’entremêlent à des détails contemporains élégants.


La palette chromatique confronte le jaune beurre aux bois sombres et un noir qui organise la géométrie de l’espace gastronomique.


Un bar à l’entrée où l’on peut prendre un verre sur l’un des côtés, même manger au comptoir,  et autour de lui, des miroirs et des surfaces métalliques en chrome qui multiplient la lumière et apportent une certaine sophistication sans surcharger l’atmosphère. 



Pour donner forme à cet univers, le mobilier a été choisi avec soin et critères. D’une part, les pièces d’occasion, telles que les chaises, les lampes, les œuvres d’art vintage et les accessoires. De l’autre, un répertoire d’éléments sur-mesure : tables, guéridons, étagères, bars, une poignée en céramique sur la porte principale, des enseignes, des porte-lettres, des miroirs de toilette, des poignées et des appliques murales.


La carte de Casa Fiero est fixe mais dynamique, enrichie de suggestions hors menu qui varient en fonction de la saison et de la créativité de la cuisine.


Dans un genre plutôt classique, un tartare de bœuf bio Cal Tomàs au piment chipotle et jaune d’œuf fumé. Classique mais réalisé avec une grande maitrise car la viande découpée au couteau est faite de manière idéale avec des morceaux de la bonne taille, l’assaisonnement est lui aussi très équilibré avec une pointe de ce piment mexicain fumé, le jaune d’œuf sert à compléter le mélange pour rendre en bouche le tout encore plus onctueux. On oubliera de préciser qu’il s’agit d’une des meilleurs boucheries/éleveurs en Catalogne.


Un plat de légume mémorable avec des poireaux grillés à la braise, escabèche ou marinade d’amandes grillées et salade d’herbes. Pas du tout filandreux mais tendres avec un goût de braise, deux sauces dont l’une crémeuse à base d’amandes et l’autre une huile d’herbes. Aussi du mato. Sur le dessus de l’aneth, du basilic, de l’oignon vert et des amandes effilées. Un plat,  que j’avais aussi a une époque apprécié chez Maleducat.


Des cèpes à la braise, « rovell d'ou confitat », « cansalada iberica » et jus de viande. C’est bien simple…c’est le meilleur plat de cèpes que j’aie mangé à Barcelone. Ces cèpes sont épaisses, parfaitement cuites car encore un peu crues au centre mais rôties à l’extérieur et avec un excellent goût. Le « rovell d'ou confitat » fait référence à des jaunes d'œufs confits, une préparation de jaunes d'œufs qui peut être utilisée en pâtisserie.  La « cansalada ibérica » se traduit par "lard ibérique" et fait référence à la partie grasse du porc ibérique, souvent située au niveau du ventre et du cou. La haute teneur en graisse et la qualité supérieure de cette race de porc, souvent nourrie de glands, confèrent au produit une tendreté et une saveur intenses. Il est utilisé dans de nombreuses recettes, qu'il s'agisse de plats traditionnels en sauce ou de préparations plus modernes comme grillées ou rôties. Ce plat est extraordinaire !


Comme viande une “pluma Iberica” cuite également à la braise de provenance aussi de Cal Tomàs qui est une entreprise familiale catalane dédiée à l’élevage et à la production de saucisses de porc. Leurs vaches paissent dans les prairies et les montagnes du Pallars, dans les Pyrénées de Lleida. Ils sélectionnent les races les plus prisées et nourrissent les veaux avec du fourrage, des herbes et des céréales qu’ils cultivent eux-mêmes, ce qui permet d’obtenir une viande biologique de haute qualité. Pour les saucisses, ils sélectionnent le meilleur porc tout en respectant les processus de cuisson et d’affinage traditionnels et naturels de la cave. Les restaurants et épiceries fines prestigieux du pays servent leurs produits. Cette pluma étant exceptionnelle.


Au lieu que de prendre des frites pour accompagner cette viande, nous prendrons les fameuses bravas de Maleducat, toujours aussi délicieuses.


Comme vin rouge une bouteille de Finca Olivardots Vermell 2020, avec des arômes intenses de fruits rouges, des notes de fleur de violette et d’herbes méditerranéennes et des touches crémeuses et balsamiques. En bouche, il est frais, volumineux et équilibré. Il présente des tanins ronds, une acidité équilibrée et une finale longue et persistante.


Une très grande réussite que l’ouverture de cet établissement qui a su parfaitement cibler ce qui manque en ce moment en ville, une cuisine de qualité un peu classique, des produits superbement choisis, de magnifiques assiettes, un service attentionné et un cadre original qui nous replonge dans les souvenirs d’une autre génération.

jeudi 16 octobre 2025

Bar Canyí, Barcelone

 

Un établissement dont tout le monde parle depuis un certain nombre de mois et qui me semble être vraiment l’une des plus belles ouvertures cette année. Pas étonnant en sachant qu’il s’agit du second établissement de Francesc (Frank pour les intimes.) Beltri, un jeune cuisinier qui à partir de 15 ans, passa dans de beaux établissements tels que « Els Tinars », « Bodega 1900 » ou encore avec Paco Pérez et qui créa Slow & Low et obtint une étoile au Michelin ! Un établissement qui propose une cuisine assez technique, sans concession, plutôt inhabituelle ; un répertoire plutôt éclectique, des produits de qualité, des saveurs et arômes très variés. Une adresse aussi je pense supportée par Nicolás de la Vega son second et tout cas pour Slow & Low. Cependant, c’est Frank que l’on voit ici, donc j’imagine que Nicolás se trouve dans l’autre adresse.


Mais au Bar Canyi, on revient aux sources…Celles qui consistent à proposer une cuisine plutôt classique autour des produits et recettes locales, sans trop d’esbrouffe mais avec énormément de savoir-faire, comme dans très peu d’endroits. Rien d’innovant, mais tout cuisiné à la perfection. Des plats que l’on adore, des plats parfois du passé représentant la culture Catalane et qui tendent à disparaitre.




Rien que de plus beau que de voir un couple d’octogénaires si pas plus, se délecter de ces assiettes côtoyant quelques touristes ayant consulté tiktok, ou des instagrammers en goguette, ou encore des expats et bien entendu des locaux.


Je pense que les objectifs ici sont tout d’abord de proposer une cuisine traditionnelle, de se faire plaisir, de s’amuser et aussi de passer de la musique, des 33T d’une musique magnifique que toute personne devrait apprécier. Certes c’est une mode à Barcelone que de montrer d’anciennes chaines hifis avec des LPs, que cela soit MEZZ, Pompa, Pimpla et je ne sais combien d’autres…cela fait du bien que la jeune génération comprenne ce que fût la musique des années 60 à 80. Et d’ailleurs, la décoration est fidèle é cette époque mais lorgnant des époques 80 à 90. Plein d’objets de cette période que l’on découvre un peu par hasard au long du repas.

Une des raisons qui a fait que j’aie attendu un peu de temps avant d’y aller bien que l’envie fût là, c’est qu’il n’y a aucun système de réservation. Premier venu, premier installé confortablement…ou non… Par là je veux dire qu’à l’intérieur, qu’il n’y a que trois petites tables et le reste…c’est le comptoir sur des tabourets, peut être convenables si l’on est seul ou a deux et pas trop regardant, ou alors il faut arriver au plus tôt espérant trouver une de ces tables, sachant aussi qu’il n’y en a qu’une pour quatre personnes ! Donc aller a plus de deux…n’a pas beaucoup de sens…et quatre alignés à un bar encore moins… Le soir cela doit être encore être plus compliqué… Cela étant dit, à deux nous trouvé une table juste avant 13 :00.

La décoration est donc celle d’un vieux bar « de tous les jours » comme l’on dit ici, sur les murs d’anciennes affiches de foire de Jerez, des pages de bandes dessinées, des coupures de journaux et d’anciens menus du bar de l’époque précédente.



Sur une étagère derrière le comptoir, les fameux LPs, une platine et plein de petits objets de l’enfance. Une grande collection de disques comme tout amateur de musique d’une certaine époque qui se plait a sortir le vinyle d’une pochette et non pas juste cliquer sur l’un des réseaux sociaux musicaux. Ici la pochette de l’album en cours de lecture est placée sur une étagère pour que vous sachiez ce que vous écoutez à tout moment.




Ce qui est aussi impressionnant, c’est la brigade…l’équipe…car il y a du monde. Même si le lieu se veut être décontracté et informel, vous serez soignés comme dans un restaurant d’un certain niveau mais vous ne le remarquerez non plus pas ! A noter que du personnel en cuisine, il y en a et que cela suivra de manière rigoureuse.


La carte ? Eh bien c’est l’ardoise à gauche du comptoir avec les plats du jour, les incontournables, tout est de saison avec des produits locaux comme l’on peut se l’imaginer.


Maintenant tout fait envie…Après discussion avec Frank, il nous propose aimablement que cela soit lui qui compose le menu, pratique et efficace, en tenant compte de votre faim.

Cela démarre avec une salade russe plutôt classique, mais celle-ci est vraiment parfaite, servie avec des piparras acidulées et des gambas fraiches, c’est une exécution idéale car tout est équilibré et sans lourdeur.



Des moules en escabèche, mais quelles moules... ! Bien entendu fraiches, moelleuses, la sauce elle aussi est très équilibrée entre vinaigre et douceur.


De magnifiques crevettes rouges à la plancha à l’ail. Pelées bien entendu, pas ou peu cuites car ce produit se doit d’être mangé comme cela, une sauce magnifique et l’ail pas trop non plus brulé.


La bomba de la Barceloneta a le point épicé parfait. Cette boule de pommes de terre frite farcie de base de cou et de bajoue de porc, de bœuf haché épicé est une des meilleures en ville, les sauces sont délicieuses.


De magnifiques coques au vin de Jerez avec une persillade cuites juste une minute !


Et nous applaudissons après avoir terminé le sandwich à la queue de taureau, hommage au premier menu de Slow & Low. Un type de hamburger à la queue avec du kimchi et des cornichons, sans doute le hamburger le plus savoureux et le plus juteux de la ville.


Ce qui fait la grande différence avec beaucoup d’autres établissements c’est que toutes les cuissons sont incroyablement maitrisées, les produits de qualité, les sauces équilibrées et les assaisonnements idéaux.

Un beau choix de flacon et nous prendrons un Cava Mestres Coquet Gran riserva, une robe or pâle aux reflets verdâtres. Des bulles très fines aux arômes abondants de fruits blancs (pêche blanche, poire) et d'agrumes (pamplemousse) sur un fond crémeux de pâtisserie fine et de café torréfié. La bouche est fraîche, avec une carbonatation bien intégrée, onctueuse, longue et vive.


Les bars à tapas de Barcelone ne sont pas réputés pour leur service amical, mais le Bar Canyí est l’exception. Le personnel ici est non seulement efficace, mais aussi organisé et prodigue d’excellentes recommandations. Ce Bar Canyí est le résultat de l’application de toute l’expérience d’un restaurant étoilé au Michelin. Un bar dédié aux recettes traditionnelles catalanes et espagnoles ; la cuisine est parfaite pour ce genre d’établissement qui peut facilement devenir un hebdomadaire tellement c’est bon !  Un de ces lieux de pèlerinage incontournables de la ville.