Depuis quelques mois, Mesa Lobo a fait un
certain buzz dans la communauté épicurienne Barcelonnaise. Le terme buzz n’a
rien de péjoratif a mes yeux. Dans mon cas ce buzz est une information ou un
événement qui devient viral sur le web et qui réussit quand la majorité des
internautes en entend parler et qu’il obtient de nombreux partages, cela étant
le cas.
Une adresse dans l’Eixample dans un espace il faut bien le mentionner plutôt restreint avec de petites tables très rapprochées les unes des autres. C’est un peu souvent le cas que récemment on découvre de nouveaux établissements qui rentabilisent au maximum la surface utilisée. L’éclairage est tamisé, la musique n’est pas assommante ce qui rend l’endroit agréable et qui crée une atmosphère fort plaisante.
Un autre concept de restauration qui porte ses fruits, une clientèle assez jeune, un espace entre bar et salle de restaurant moderne principalement dans des tons blancs avec une certaine informalité mais tout de même une esthétique.
Les tables sont rondes ou parfois nappés, les chaises sont noires, il y a des bancs en bois, des bougies et une grande table de chef en métal avec des tabourets, située devant la cuisine tout au fond. La salle principale étant bordées d’étagères avec des bouteilles et de frigos métalliques.
Manger face à la brigade peut-être très plaisant et donne l’impression d’être au cœur de l’action.
Les propriétaires et chefs de cet établissement ne sont pas inconnus puisqu’il s’agit d’anciens Fismuler et Molino de Pez, le chef Óscar Álvarez et Pablo Arnal en tant que directeur de salle.
La carte mise sur des ingrédients de première qualité et de proximité, combinés de manière originale pour proposer des plats innovants sans tomber dans l’extravagant. Une cuisine avec des techniques souvent de la cuisine française et parfois aussi un peu nordique avec ces touches souvent acides.
On vous servira en préambule de l’exquis beurre fumé avec un excellent pain sur une sorte de coupe à glace en argent de style années 70. Le beurre est étonnement blanc car en fait il s’agir de babeurre un liquide qui est maigre puisque tout le gras de la crème a tourné en beurre. Maintenant cela donne tout de même quelque chose de plus crémeux et moins lourd que le beurre traditionnel. Le pain qui accompagne est lui très bon.
Une première entrée a se partager, de la ventrèche avec une sauce à orange sanguine, amandes frites. Le poisson est du bar, a été mariné comme un gravlax avec du sel et du sucre, puis l’infusent avec de l’huile de zeste de citron. La sauce est particulièrement bien équilibrée avec une fine acidité, légèrement douce, sur le dessus de belles pousse de moutarde, du cerfeuil et des feuilles de chicorée. Une assiette plutôt inhabituelle à Barcelone car les herbes..ce n’est pas courant…et une apparence effectivement nordique.
Superbe seconde entrée avec un topinambour braisé au praliné de cacahuètes grillées. Très innovateur car la racine est cuite sur une baguette sur un brasero type japonais. Dessus un voile de lard. Cela fond en bouche et le fond de sauce à la saveur légèrement asiatique est prodigieuse. Vraiment une excellente assiette.
Un plat plus classique car me rappelle un peu la cuisine madrilène de Molino mais cela reste nouveau avec les fines tranches de viande. L’œuf aux pois chiches. Ceux-ci sont des Pedrosillano qui se distinguent par leur taille et leur uniformité. Ils sont tendres et savoureux. Le fond de sauce est onctueux, la viande cuite à la perfection, l’œuf encore un peu coulant.
Un excellent poisson avec une pièce de maigre à la braise et son émulsion de cocido. La sauce provient donc d’un ragoût fait dans une casserole d’eau, dans lequel sont cuits ensemble des viandes (porc, bœuf, poulet ou mouton), des saucisses, des légumes (comme le chou, les navets, les panais), des pommes de terre ou des carottes, des légumineuses (pois chiches, haricots) et d’autres ingrédients. Cela donne un bon équilibre avec le poisson et les quelques petits légumes.
Un fabuleux ris de veau accompagné d’un parmentier, de légumes au vinaigre, et de kumquat. Cuits à la perfection car croustillants à l’extérieur, moelleux au centre, la crème de pomme de terre a une parfaite texture, la sauce est exceptionnelle, l’agrume amène vraiment une touche magnifique à l’assiette.
Le classique pour les desserts c’est le gâteau au citron qui a un côté un peu nostalgique pour le chef. Léger, citronné et rafraîchissant, avec une touche vintage qui s’accorde avec la proposition gastronomique du restaurant. Il le prépare avec de fines couches de génoise à la mousse au citron.
Jolie carte de vins avec un Bierzo Ultreia Godello 2023 Raul Perez. Une belle teinte dorée dans le verre, promettant une aventure aromatique enveloppante. Au nez, c’est un vin qui tombe amoureux de ses nuances de fruits jaunes mûrs et de melon, sa douceur qui trouve son équilibre dans des notes d’agrumes frais et une touche d’amande.
Le service est un autre des points forts. Il se distingue par la proximité et le professionnalisme. Les serveurs sont impliqués dans l’expérience client, expliquent les plats en détail et offrent un traitement chaleureux et attentionné.
Même si l’on est un
peu sur un coin de table, Mesa Lobo est non seulement un projet avec sa propre
identité mais aussi un avenir prometteur. Son excellente cuisine plutôt
innovante fait du bien..et son service impeccable en font aujourd’hui un
incontournable de la ville.
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