Mes adresses: Origo Bakery, Barcelone

 

Le quartier de Sant Antoni est devenu en quelques années la Mecque des produits de qualité non pas seulement pour son offre de restauration mais aussi pour ses commerces de qualité. A une époque on se rendait souvent dans le quartier de Gracia mais depuis la réouverture du marché, ce sont un certain nombre de commerces qui ouvrent chaque année. Souvent des succursales d’autres emplacement. Et cette fois-ci c’est notre Origo de Gracia qui est une des seules boulangeries entièrement dédiées aux céréales anciennes à Barcelone.

Et ce nouvel emplacement est des plus étonnant car d’une impressionnante taille avec un design du meilleur goût. Un magasin mais aussi un atelier au vu à l’intérieur de la superficie des plans de travail. Je me rappelais à l’époque avoir discuté avec ce boulanger François de Halleux dont le travail l'avait amené de sa Belgique natale à Dublin, puis à San Francisco pour venir à Barcelone. Une bien belle réussite et plein de nouveautés ici à Sant Antoni.

Une fois entré, nous sommes tout de suite épaté par la beauté architecturale de l’endroit. Un long couloir avec une belle devanture où sont exposés pâtisseries et ensuite les pains. Un design contemporain épuré de couleur assez claire totalement en harmonie avec l’atelier à l’arrière.

A l’époque, c’était principalement du pain mais l’offre s’est étendue avec une magnifique série de viennoiseries et gâteaux boulanger.

Par exemple ce twist à la cannelle qui est une brioche tendre fourrée à la cannelle indonésienne avec des produits bio hors pairs et aussi locaux Œufs de poule bio plein air, sel du Delta de l’Ebre et beurre de Charentes-Poitou. Bien entendu, pour le beurre…c’est un peu compliqué en Espagne... Ou encore cette géniale torsade à la cardamome fraiche moulue.

Sans oublier croissants, pains et brioches au chocolat et autres viennoiseries.

Bien entendu on trouvera toujours la gamme de pains faits de levain, de vieux blé et de longues fermentations. Seigle intégral, baguettes, le pain de la maison baptisé tout simplement Origo.

Mais ce n’est pas tout, il y a aussi un garde-manger, une petite épicerie avec des vins et des bières artisanales, des produits provenant de Rooftop Smokehouse, des sodas naturels et kombuchas.

Puis au fond le magnifique et presqu’impressionnant atelier.

Une adresse incontournable de ce quartier où l’on sera sûr de trouver de la boulangerie de haute qualité.

Bar Bocata, Barcelone

 

Indéniablement on peut observer une certaine transformation dans l’offre de la restauration à Barcelone avec un certain nombre de nouveaux établissements qui adoptent un business model assez différent du passé. Plus bar à vin, plus bodega, plus dirons nous des endroits que l’on s’efforce de devenir « mode » et où l’on cible une certaine clientèle plutôt jeune. Pas vraiment restaurant mais plus « une petite table, quelques assiettes, et des prix abordables dans une ambiance branchée ».

En tout cas c’est exactement ce que l’on trouve à ce Bar Bocata où la réservation est devenue plutôt compliquée et où le ne peux pas venir à l’improviste. Clientèle donc principalement entre 25 et 30, surtout féminine (en tout cas ce soir), Tables minuscules si on peut en obtenir une, autrement c’est le long du bar ou de la fenêtre. Cela fonctionne « du diable », l’ambiance est festive, la formule fonctionne à merveille malgré que l’on mange un peu sur un coin de table.

Tous les éléments pour une réussite sont bien entendu réunis. Un décor épuré mais agréable plutôt dans un style un peu rétro, des tables de marbre où l’on essaie tant bien que mal de poser a bouteille car avec deux plats...eh bien cela difficile. Un service adapté à la formule qui est plutôt de manger assez rapidement car les tournus sont assez fréquents. Bref vous serez prévenus, cela peut plaire ou non mais en tout cas l’audience est enthousiaste et c’est l’endroit en ce moment pour venir se montrer.

Et l’offre culinaire dans tout cela ? Eh bien elle est plutôt bien pensée. Une carte très courte avec des tapas assez classiques mais particulièrement bien pensés, des sandwichs qui ont bonne réputation car originaux, quelques plats plus consistants et tout cela a des prix extrêmement raisonnables. Ceci explique cet engouement de cette clientèle. Une combinaison de jeune+beau+branché+bon+abordable. Voilà la formule.

Une adresse avec un peu un renouveau de la cuisine catalane, désireux d’offrir quelque chose de nouveau en revisitant la tradition comme ces délicieuses croquetas tondes au jambon ibérique. Toujours différentes, ici la texture est particulièrement moelleuse.

Une omelette monumentale aux pommes de terre (très crue à l’intérieur, comme il se doit) avec un franc goût d’oignons caramélisés rendant le tout très doux.

Une autre omelette cette fois-ci ouverte à la morue et pil-pil. On y trouvera aussi des épinards frais et des piparras.

Puis une lotte en suquet. Si le poisson est moelleux et bien cuit, le suquet est un peu fade et plus proche d’une sauce à la tomate.

Joli choix de vins, certes cours mais tout de même l’excellent Rioja Rayos Uva de Olivier Rivière.

Des peintures murales de Marc Coderch mélangées à un bar traditionnel créent un équilibre entre modernité et tradition, dans lequel il faut beaucoup de talent pour se maintenir avec succès. Et la jeune équipe de Bocata semble en avoir. Un lieu au caractère informel bien compris, une cuisine qui propose des plats bien choisis  qui répondent largement aux attentes de la clientèle.

Buvette de Jaman, Montreux

 

Autre balade en montagne mais cette fois si dans le canton de Vaud dans un coin qui m’était inconnu, non loin des rochers-de-Naye, non loin de Montreux, que l’on accède en train à crémaillère. Lieu qui offre une vue panoramique imprenable sur les Alpes Suisses, Françaises et le lac Léman.

C’est en fait une station avant, au pied de la Dent de Jaman que se trouve une charmante buvette d'alpage culminant à 1'742 mètres d'altitude située le long du train Montreux - Rochers-de-Naye (MOB) et propose une cuisine de brasserie pour randonneurs, oscillant entre plats Suisses et même aujourd’hui quelques trouvailles belges, le patron étant d’origine Flamande.

Terrasse extérieure face à la montagne avec la voie de chemin de fer ou à l’intérieur, avec une décoration boisée et rustique, avec quelques objets plutôt assez originaux.

Une carte carte de vins de la région, mais aussi un large choix de bières suisses et belges ; Duvel, Vedett, Bolleke, Maredsous.

Des planches avec fromages régionaux et charcuteries, des produits de saison, de la carbonnade flamande (viande de bœuf doucement attendrie dans sa sauce à base de bière et ses frites belges), qui confirme les origines de Geert gérant de salle et Conchita la cheffe en cuisine, des röstis « maison » en diverses déclinaisons gourmandes : oignons lard, œuf, jambon, fromage, tomme vaudoise et bien sur croutes au fromage, fondues ! Des desserts avec tartes aux myrtilles et meringues.

Pour commencer une jolie planche apéritive avec de très bonnes charcuteries (lard, jambon, viande séchée) et des fromages dont le Jaman (fromage à pâte dure) qui provient de la Fromagerie de Jaman proposant de délicieux produits artisanaux de fabrication d'alpage.

Une excellente fondue de Jaman moitié-moitié (Jaman et Julius, fromage à pâte mi-dure) servie avec un étonnant pain dans sa forme !

Les röstis « maison ».

Et comme dessert, la fameuse tarte aux myrtilles.

Une superbe halte à l’alpage pour un repas montagnard parfait.

Le Chalet De Paccaly, La Clusaz

 

L’été, les balades en montagne s’imposent pour un peu de fraicheur mais surtout pour la beauté des paysages et la tranquillité que l’on retrouve. Ce dimanche, c’est dans le coin de la Clusaz que cela se passera, au bout de la vallée des Confins, au pied de la chaine des Aravis.

C’est a environ une vingtaine de minutes de marche du dernier parking de la vallée que vous trouverez la charmante buvette ou chalet de Paccaly qui se situe dans la combe du même nom. Un sentier donc a prendre pas très compliqué sans grands dénivelés, vous permettra de rejoindre ce chalet avec un toit de tavaillons.

Deux terrasses sur deux niveaux distincts, réservation plutôt recommandée au vu de la fréquentation.

La particularité de cette buvette étant la qualité des assiettes qui y sont servies. Pas de friture mais exclusivement des produits du terroir, locaux donc, des salades joliment présentées avec en prime une touche bucolique avec la dégustation de fleurs et de plantes des montagnes avoisinantes.

Des assiettes aussi de charcuteries et de fromages, des omelettes diverses aux œufs bio, mais ce sont ces salades qui nous attireront.

La première baptisée, l’assiette de pays sauvage avec une salade avec des fleurs, charcuterie, fromages et ce qui est appelé, « surprises fleuries », à savoir d’intelligentes et délicieuses préparations pleines de fraicheur comme un gaspacho à la menthe sauvage, une sauce à l’ail des ours, un beurre aux fleurs.

La seconde baptisée, biquette avec également une salade avec des fleurs, du chèvre frais avec une confiture de pissenlits, des pommes de terre avec une sauce thym, serpolet, origan sauvage, et de la charcuterie tel que jambon cru et style copa.

Des desserts aussi avec une tarte aux framboises.

Bières artisanales de qualité pour accompagner ce repas.

Une adresse qui se donne de la peine de proposer quelque chose de différent, de sain, de local, et sans oublier le côté esthétique, dans un magnifique cadre.

Casa Bigote, Sanlúcar de Barrameda

 

Et pour terminer ce séjour, une des adresses emblématiques en ville, la Casa Bigote qui est une des plus anciennes tables le long de la plage de Bajo de Guía. C’est en 1951 que le grand-père Fernando Hermoso patriarche de la famille Bigote, ouvrit la petite taverne de Bajo de Guía à Sanlúcar de Barrameda), pour vendre des manzanillas et se conformer à la forme traditionnelle de collecte des marins, « el zafo ».

Fernando et Paco Bigote, la deuxième génération de cette famille, ont décidé en 1969 de renouveler le concept de cette taverne, en introduisant des tapas et des plats de fruits de mer traditionnels. Avec un travail acharné, ils ont agrandi l’entreprise familiale en 1979 en inaugurant la première salle à manger.

Actuellement, la troisième génération, Fernando qui nous accueillera puis saluera en partant et César sont dans la salle à manger et dans la cuisine respectivement, dirigée par Fernando Bigote offre deux salles spacieuses et confortables avec une vue imprenable sur le fleuve Guadalquivir et la pinède de Doñana, tout en conservant la taverne d’origine, un bar à tapas juste à l’angle de la ruelle.

Une première salle au rez de chaussée avec à l’entrée des vitrines réfrigérées avec une présentation des produits de la mer de la journée.

Salle à manger des plus classique avec sur les murs des tableaux, d’anciennes photos, des articles du passé de l’établissement.

Au premier, la seconde salle probablement plus agréable car celle-ci est plus lumineuse mais surtout a une vue sur le fleuve et la pinède au loin.

La particularité de la cuisine de Casa Bigote c’est l’absence de complications dans les assiettes et le respect d’une tradition qui sait faire le meilleur usage gastronomique des excellentes matières premières de la mer, en incorporant de nouvelles propositions à son menu, tout en préservant fidèlement les saveurs et les techniques culinaires locales.  Ici les plats sont liés à une bonne sélection de fruits de mer, en fonction de la saison et du marché... Cigales, gambas, crevettes blanches, langoustines... Aussi, quelques suggestions du jour sur une feuille séparée.

La carte est complète avec aussi bien des poissons au détail, que des plats cuisinés, des fritures et autres propositions. Il y en aura pour tous les goûts mais avec un focus bien entendu sur les produits de la mer.

Cela sera pour commencer un très frais et léger carpaccio de crevettes blanches simplement arrosé d’un filet d’huile d’olive. Quand le produit est de qualité, le plus simple est souvent le meilleur.

Ensuite des tranches de thon rouge d’Almadraba sur de la pulpe de tomate. Ici aussi le produit dans sa pure expression avec de l’huile d’olive.

Un plat un peu original avec des œufs brouillés aux anémones de mer. Je connaissais ce produit sous forme frites mais pas en brouillade. Celle-ci contient aussi de la pomme de terre en allumettes légèrement frites. C’est vraiment excellent.

Autre nouveauté avec des tortillas d’algues, un peu comme celles aux crevettes mais plus proche d’un fin beignet.

Bien sur mon plat fétiche, le cazon adobo qui est impeccable sans aucune trace huileuse.

Pour terminer, un plat plus cuisiné avec des morceaux de thon rouge sauté à l’Amontillado. Il y a un petit côté un peu doux très plaisant qui s’harmonise très bien avec le poisson. Le tout sur une julienne de légumes.

Comme dessert, bien sur l’incontournable glace aux raisins secs et Pedro Ximenez.

Le choix des vins laisse un peu à désirer car assez restreint, alors ce sera le local Palomino Barbadillo Ecologique Sabalo, nom d’un poisson de la famille des sardines. Cépage Palomino Fino, des notes de pomme et pêches et des nuances épicées.

Il ne fait aucun doute que ce restaurant est sans aucun doute l’un des incontournables de la région. L’année dernière, ils ont également remporté le XXIIe prix de la carrière autonome 2023, revalidé aussi par le Michelin pour un BIB Gourmand 2023 et, en 2024, ils célèbrent le renouvellement du SOL, une reconnaissance accordée par le Guide Repsol.