jeudi 10 juillet 2025

Conserva - Trattoria Superga, Superga

 

Si vous chercher une table un peu en dehors du centre de Turin avec un charme incontestable, voici un endroit à considérer qui vous permettra par la même occasion de visiter le cadre splendide et panoramique de la Basilique de Superga, (parmi les monuments extraordinaires de la ville de Savoie qui valent absolument la peine d’être visités) un lieu de pèlerinage non seulement pour les fidèles et les admirateurs, mais aussi pour les sportifs nostalgiques de l’équipe de football Grande Torino dont les joueurs sont mort ici dans un accident d’avion en 1949 s’écrasa sur cette Basilique.

Mais en dehors de ce côté macabre, c’est en dessous un joli petit village du goût composé avec quelques excellents restaurants traditionnels. Conserva - Trattoria Superga est un restaurant familial dans le village qui propose une cuisine piémontaise traditionnelle, mettant l’accent sur les ingrédients frais et locaux. Ne soyez pas du tout surpris de voir souvent un personnel d’origine Bengali et Pakisatanaise car Nicco Brizzi le chef et propriétaire peut se vanter d’avoir également créé un projet social appelé « Beyond Borders » qui est une réponse innovante aux difficultés d’intégration rencontrées par les réfugiés politiques en Italie, en leur offrant une formation professionnelle et des opportunités de carrière dans le secteur de la restauration.


Auteur, consultant et formateur, Nico Brizzi a récemment publié le best-seller d’Amazon « Codice Ristorazione », un manuel pratique qui révèle sa méthode de création de formats de restaurants à forte valeur ajoutée.

Bien entendu on se réjouira de manger à l’extérieure sur cette très agréable terrasse avec une très jolie décoration qui ne laisse pas supposer comment c’est décoré à l’intérieur et il ne faudra surtout pas oublier de visiter l’intérieur et le premier étage, tellement la décoration est superbe. Terrasse ombragée avec des tables recouvertes de nappes à carreaux rouges et blancs, anciens meubles et décoration dans un esprit brocante.



L’intérieur, c’est la vraie trattoria d’antan. Rien n’aura vraiment changé ; mobilier et sol d’époque. Vaisselle apparente, bouteilles de vin exposées, d’anciennes gravures, tout est soigneusement présenté presque comme dans un musée. Un témoignage authentique des bistrots du passé.

Même une armoire où sont exposées toutes une collection de grappas.



Au premier, de grandes salles pour des repas de groupes, des fêtes, des réceptions.






Parmi les plats « signatures », citons le « Cestino in Conserva », une sélection de huit entrées servies dans des bocaux en verre mais nous choisirons pour commencer des fleurs de courgettes farcies à la ricotta fraiche et anchois, accompagnées d’un pesto au basilic maison. Enrobées de panure, passées au four est généreusement servies sur une assiette. Le gout de l’anchois n’est pas trop fort.

Étant à Turin, impossible de ne pas prendre les tajarin du roi Vittorio Emanuelle II. Les Tajarin, prononcés "tie-yah-REEN", sont parmi les pâtes les plus appréciées du Piémont, célèbres pour leur pâte riche en jaunes d'œufs. Originaires des régions de Langhe et Monferrato au Piémont, ces pâtes sont un élément de base depuis le 15e siècle, souvent présentées lors de repas festifs. Aussi appelé tagliolini ou taglierini, classiquement les ingrédients sont beurre, jambon cuit, oignon haché, saindoux, champignons, ris d’agneau, vin blanc, crème de lait fraîche (en quantité modeste, Parmigiano Reggiano râpé, poivre noir fraîchement moulu, sel. L’intitulé fait référence à un ragout de veau cuit au vin rouge qui s’avéra être délicieux.

Autre plat de pâtes avec les agnolottis classiques à la Piémontaise, au beurre d’alpage et sauge. La farce. Traditionnellement est préparée avec un mélange de viandes, de saucisse et de légumes (type scarole ou épinard). La pâte est normalement réalisée à base de farine et d’œufs comme souvent dans le Nord de l’Italie. Et surtout, on rajoute des jaunes d’œufs à la pâte, ce qui rendra la pâte plus grasse et plus goûteuse. C’est également pour cela qu’elle devrait avoir une belle couleur jaune prononcé.

Lapin de la Cour de la Reine Maria Adelaide, accompagné d’une salade d’haricots aigres, noisettes et vinaigrette. Pas sur de quelle recette il s’agit pour ce lapin, mais il est particulièrement bien cuit dans une sauce épaisse à base de carottes, céleri branche et se trouve être plutôt gourmande. Cette salade se marie parfaitement avec la plupart des plats principaux de viande et de poisson. Ils sont assaisonnés d’un filet d’huile d’olive extra vierge, de sel fin et de jus de citron. On y trouvera aussi des branches de chou-fleur et des oignons rouges.

Vous pourrez également profiter d’une sélection de vins locaux de la Cantina Agricola, ce qui améliorera l’expérience culinaire mais nous choisirons un Barbera d’Asti Braia 2023 Azienda Agricola Cascina Quarino di Giulietto Fasoglio. Un vin rouge rubis très intense,  ample, avec de nombreuses notes de fruits rouges mûrs, , élégant, équilibré et persistent.

Une adresse avec des plats savoureux et riches, réalisés avec de bonnes matières premières et de méthodes de cuisson anciennes. L’établissement idéalement situé à quelques pas de la basilique de Superga, ce qui en fait un endroit idéal pour les visiteurs qui explorent la région





lundi 7 juillet 2025

Amici, Lausanne

 

Cela faiait un bout de temps que je ne m’étais plus rendu chez Amici qui pourtant est ma table préférée Italienne en Suisse romande. Depuis ma dernière visite, l’établissement a déménagé dans la vieille ville car l’ancienne adresse est ou fût en rénovation, ou si j’ai bien compris l’immeuble ! Francesco le patron m’explique qu’il n’est pas sûr d’y retourner car il semblerait que la surface de restauration ait diminué.


Ensuite cette nouvelle adresse a tout son charme, qui à la base s’appelle « à la Pomme de Pin », requalifié « Ristorante Amici - à la Pomme de Pin ». Donc l’avenir nous dira si ce déménagement est définitif ou non mais Francesco s’y plait, le lieu étant déjà bien plus calme qu’auparavant, et la rue peut servir de terrasse, des deux côtés. Sans oublier que nous sommes non loin de la cathédrale et l’atmosphère de cette rue est bien plaisante.

A vrai dire je n’ai pas vraiment regardé l’intérieur mais il m’a semblée que cela ressemble assez à un établissement Suisse conventionnel type brasserie ou pinte.

Aujourd’hui c’est un déjeuner ou lunch donc pas un long repas. L’accueil de Francesco et de son équipe a toujours été un modèle du genre et celui-ci est d’un naturel déconcertant. Ici on vous reçoit tout d’abord comme un ami ! C’est bien le nom du restaurant, non ?

La cuisine oscille toujours entre la Calabre, la Sicile et le Piémont en fonction des humeurs en cuisine et surtout des produits disponibles. Le menu du jour me laisse saliver…donc c’est parti pour ce dernier, sagement tarifé.

Une fraiche et légère salade de pois chiches, tomates et céleri branche.

Un peu de délicieuse focaccia.

En plat principal, des pâtes à l’espadon ou les « paccheri con pesce spada», qui incarnent l’essence même de la cuisine italienne, et notamment sicilienne et même napolitaine. Ce plat généreux, à base de paccheri, de larges tubes de pâtes courtes d’origine napolitaine, est magnifié par le « pesce spada », l’espadon, un véritable emblème des côtes siciliennes.

Paccheri, en napolitain, signifie aussi gifles, et on pense que le terme pacchero dérive du grec ancien « pan » qui signifie tout et « keir » qui signifie main, et indique la gifle avec toutes les mains, mais probablement ce n’est pas la gifle de l’offense, mais plutôt une façon conviviale de se saluer entre amis, en se frappant sur les joues sans se blesser. Quoi qu’il en soit, la forme des pâtes est probablement appelée ainsi en raison du bruit que font les paccheri une fois jetés sur l’assiette.

Le goût ferme et délicatement iodé de l’espadon se marie très bien avec la douceur des tomates, légèrement confites à la cuisson.  L’espadon est une prise courante dans les eaux au large de la Sicile, et depuis des siècles, il s’invite sur les tables siciliennes. Historiquement, ce poisson symbolisait la prospérité des villages côtiers. On le préparait souvent de manière simple, grillé ou mijoté, afin de respecter la pureté de sa chair.

Un petit ajustement de la recette ou peut-être une innovation ? Quelques crevettes ajoutées à la sauce pour encore plus de gourmandise !


Un vrai plat authentique, délicieux, comme dans de rares endroits…pour ce genre de cuisine. Encore un grand merci à Francesco et son équipe !