mardi 4 novembre 2025

Per Feina Per Plaer, Barcelone

 

Rafa Zafra n’est plus à présenter puisque depuis l’ouverture d’Estimar, sa côte de popularité n’a cessé de croitre avec en plus les multiples ouvertures d’autres établissements à Madrid, Ibiza et son Amar à Barcelone. Puis il y a quelque temps, un nouvel établissement à Poblenou, fût ouvert s’adressant à de nouveaux publics avec une proposition de petits-déjeuners et de déjeuners en semaine.


Per Feina a comme objectif de contenter les personnes qui travaillent et qui régulièrement mangent sur le pouce et pas toujours de manière équilibrée ou de de manière saine et surtout a des prix raisonnables. Proposer des assiettes bistronomiques pour les personnes pressées, les travailleurs, les personnes d’un quartier industriel. En tout cas c’est comme cela que cela avait été ciblé pour Poblenou je crois.


Un succès évident et voici donc un nouveau Per Feina mais celui baptisé Per Plaer et qui se trouve dans la via Augusta, avec une offre plus large. Je crois que l’autre Per Feina a été fermé car s’est trouvé dans l’impossibilité de trouver une clientèle le soir.


Ce qui surprend en franchissant le pas de porte, c’est le côté très design du lieu car cela ne peut en aucun cas vous laisser indifférent. La décoration intérieure porte la signature du prestigieux studio Cristina Carulla. Une élégance distinguée, des lumières savamment étudiées, des structures pensées, un côté légèrement « Dinner » mais qui se transforme en salle de restaurant sophistiquée.


Une prédominance de tons rouge sang, du mobilier qui pourrait parfois rappeler le formica des années 70 comme d’ailleurs l’ensemble, une utilisation marquée de l’aluminium. Un joli bar qui se poursuit par une salle à manger avec des tables plus conventionnelles.


Quelques objets de décoration pour amener une touche un peu plus rurale, des marmites, puis de tableaux.


Une intelligente construction de cette salle à manger avec de confortables banquettes ainsi que des chaises aux structures de bois et métal.

La carte propose des tapas sous une section « vitrine » qui est ce qui se trouve justement au bar à l’entrée, des plats à se partager, des œufs, des tapas, des plats mijotés, et ce qui provient du marché du jour.


Pour démarrer une tranche de sobrasada de chez Cal Rovira, servie avec du miel sur le dessus. Produit bien connu puisque fait ici en Catalogne, une maison réputée pour leurs porcs et bien sur leurs charcuteries.


Des croquettes « maison » à base de rôti plutôt classiques.


Un artichaut cuit à la braise avec une sauce romesco et quelques noisettes sur le dessus. Croustillants à l’extérieur, tendres à l’intérieur, et avec juste ce qu’il faut de sauce pour ne pas couvrir la saveur du légume.


Des poireaux confits avec des noisettes et olives qui s’avère être une olivada, la version locale de la tapenade.


Des petits pois aux seiches. Un fond de sauce absolument magnifique au goût très puissant de crustacés, les petits pois juste cuits pour qu’il reste encore un peu crus et des morceaux de seiche. Entre un potage et un plat avec une sauce abondante.


Une presa iberica aux pommes de terre et piments del padron. La presa est située à l'avant du lomo et est de forme ovale. Il s'agit d'un morceau très rouge avec une belle proportion de graisse infiltrée qui est recherchée pour son moelleux. Sa graisse insaturée, lui donne son goût de noisette inimitable. De plus c'est l'une des parties les plus savoureuses du porc ibérique et aussi la plus couteuse. La presa est un produit idéal pour les grillades à la plancha.


Comme magnifiques desserts, le gâteau au fromage avec un coulis de fruits rouges et son crumble de noisettes et cacao. Bien sûr cela doit être la recette d’Estimar pour être aussi parfait.


Et un tocino de cielo avec son coulis de fruits de la passion.  Dessert qui est une tradition dans le sud de l’Espagne. Il est très similaire au flan, surtout en apparence, mais les deux desserts sont faits avec des composants très différents. Un flan est fait avec des œufs entiers et du lait ou de la crème (généralement les deux), tandis que le tocino de cielo est fait uniquement avec des jaunes d’œufs, du sucre et de l’eau. Cela peut sembler trop simple, mais cette combinaison d’ingrédients conduit à une crème extrêmement légère et tendre, beaucoup plus légère qu’un flan traditionnel ou un caramel à la crème avec une sensation en bouche incroyablement onctueux.


Comme vin un Ca N’Estruc 2017 Equilibrista élaboré avec les cépages Garnacha, Syrah et Samsó (Cariñena), et avec une reproduction de 14 mois en fûts de chêne français, ce vin offre une robe grenat aux reflets rubis. Au nez, les fruits rouges et noirs se distinguent. En bouche, il est rond, fluide et voluptueux. Un vin d’une fraîcheur redoutable qui l’accompagne du début à la fin.


Un restaurant avec une âme à des prix abordables. Une cuisine traditionnelle de qualité qui a ses racines, avec une nette influence méditerranéenne et catalane, qui utilise des braises qui sentent la vérité, et un espace conçu pour en profiter sans précipitation.

lundi 3 novembre 2025

La Balmesina, Barcelone

 

Il n’y a probablement plus nécessité de présenter la Balmesina qui existe à Barcelone depuis longtemps et reconnue comme une des meilleures pizzerias au monde ! De manière générale je suis plutôt assez sceptique de tout ces classements des « meilleurs de ceci ou cela… », sachant que d’autres réputées pizzerias de Barcelone ne m’ont pas vraiment convaincues malgré leur classement. Beaucoup de réseaux sociaux, de copinage et j’en passe…


Mais là je peux tout bonnement clamer que j’ai mangé la meilleure pizza de ma vie…Cela semble idiot de dire cela, mais toutes les conditions étaient réunies pour en faire un moment mémorable.


Ici, vous ne trouverez pas la pizza napolitaine classique, mais des pizzas à pâte ultra-légère, avec une fermentation de 72 heures et les meilleurs ingrédients locaux. Deux Italiens qui se régalent avec des pizzas gastronomiques, légères et croustillantes, au levain et sans levure, comme peu d’autres à Barcelone. Ils proposent également des antipasti, des pâtes fraîches, de la porchetta, du poisson. Massimo Morbi, Alessandro Zangrossi, les fondateurs et propriétaires, ont décidé d’ignorer les préceptes et le poids de l’orthodoxie napolitaine afin de miser sur la panification haute de la pâte.


Puis la sélection de matières premières est très élevée, du jambon artisanal Julius, au Stracchino de Pinullet, une laiterie urbaine qui se trouve à Gracia et que je vois quelques fois au Mercat de la Terra.


Eh bien ce sont juste des pizzas simplement exceptionnelles ! Voilà…c’est dit…et on peut évidemment avoir un autre avis.


Maintenant le local est plutôt classique sans aucune particularité tape à l’œil, ici on vient tout bonnement se régaler et c’est bien l’objectif d’un restaurant. On entre dans une pièce face au comptoir où il y a déjà une table pour un certain nombre de personnes.


Etagères, bouteilles, poteries en décoration.


Une salle de taille plutôt réduite au fond qui laisse penser que nous ne sommes pas dans une de ces pizzerias où l’objectif est d’avoir le plus de clients possibles en une soirée et souvent avec un service déplorable comme « chez les concurrents ». Ici vous serez correctement servis et avec de plus le sourire, ce qui mérite d’être relevé !


Finalement pas énormément de tables et c’est bien mieux comme cela !

Nous prendrons en entrée le plat incontournable qu’est le Vitello tonato. J’ai toujours un peu peur de ce plat car le veau n’existe pas vraiment en Catalogne. Ce n’est pas une viande proposée, mais la version est vraiment bonne, une viande finement coupée, la sauce au thon est délicate, je pense que c’est le meilleur que j’aie mangé en ville !


Pizzas donc avec des farines écologiques, avec 50% de farine d’épeautre intégral de Catalogne ! Celle que je prends est la burrata et pesto, tomates. A priori simple mais fabuleuse ! La pâte est croustillante dans le pourtour, le dessous ne deviendra à aucun moment mou comme c’est souvent le cas lorsque la tomate détrempe la pâte, la sauce tomate est parfaite avec la bonne texture, la burrata est crémeuse et le pesto de basilic maison vraiment parfumé avec en plus quelques feuilles fraiches.


La seconde s’appelle Calabria avec plus ou moins les mêmes ingrédients comme les tomates, la burrata, mais aussi de la nduja qui est une saucisse assez semblable à la sobrasada mais de Calabre, des olives taggiasche, des oignons rouges et du basilic.


Une bouteille de vin rouge italienne, un Axioma Montepulciano d’Abruzzo 2023. Une robe rouge rubis, avec des arômes de fruits rouges mûrs et de balsamique. En bouche, il est frais, onctueux et persistant.


Indéniablement ce sont des pizzas exceptionnelles, comme dans peu d’endroits et avoir découvert un tel niveau de qualité de ce plat tellement connu est une réelle chance, et de plus c’est à Barcelone !

samedi 1 novembre 2025

Soban de Jo Lee, Barcelone

  

Pas une nouvelle adresse que ce Soban de Jo Lee puisqu’ouvert en 2013 ; un petit coin de Séoul au fin fond de l’Eixample Esquerra. D’après ce que j’ai compris que la famille du le chef avant de s’installer à Barcelone tenait déjà un restaurant près de Séoul. De plus ils seraient apparentés Alberto Jo Lee né à Barcelone qui est un acteur et taekwondista espagnol d'ascendance coréenne, ce qui explique j’imagine le nom du lieu.


Un établissement plutôt particulier car c’est au premier étage que l’on mange. La raison étant que le rez-de-chaussée est une exposition de céramiques !


Vous ne voyez pas de restaurant, ce que vous voyez est une exposition de vaisselle, des assiettes, des coupes et des bols artisanaux. En réalité ici, tous les plats utilisés sont en céramique, qui tous, ainsi que chaque assiette, tasse, bol et plateau du restaurant, sont fabriqués à la main par le chef-propriétaire lui-même dans son atelier de poterie de ce rez-de-chaussée. 



Une fois au premier, vous avez vraiment l’impression d’être probablement à Séoul, 80 % des tables sont occupées par des Coréens, donc c’est un excellent signe. Au fond la cuisine, un accueil amical et le service de qualité.



La carte est très variée, il y a des options végétariennes, épicées, froides, chaudes, avec du riz, avec des nouilles, bref, pour tous les goûts et presque toutes les préparations sont faites au restaurant.



Une fois la commande passée, la jeune femme qui nous a servi nous a régalé avec le célèbre banchan, qui se traduit littéralement par « plats d’accompagnement », un assortiment d’entrées principalement végétariennes, principalement froides ou à température ambiante qui sont incluses dans le repas. Vous ne savez jamais ce que le trésor du banchan vous réserve, mais attendez-vous à plusieurs sortes de kimchi piquant (la variété traditionnelle de chou ainsi que les versions concombre et radis daikon, des germes de haricot mungo croquants à l’huile de sésame, des lanières de tofu frites parsemées de graines de sésame, des tranches de courgettes panées dorées, des patates douces rôties veloutées et toujours une sorte de salade d’algues saline, pour n’en nommer que quelques-uns.


Pour commencer des mandu tuikim. "Mandu" est un mot coréen pour des raviolis farcis à la viande, au tofu, aux légumes et parfois au kimchi. Ici ils sont aux légumes, porc et bœuf. "Tuikim" (ou twigim) est un plat coréen de friture (튀김) qui consiste en des légumes ou de la viande frits dans une pâte légère et croustillante, similaire au tempura japonais. Il peut s'agir de légumes tels que la patate douce, de crevettes, ou d'autres ingrédient. Vraiment excellents.


Du Ganjang dak gangjung (ou plus couramment Dakgangjeong) est un plat de poulet frit coréen populaire, composé de morceaux de poulet panés, frits deux fois, puis enrobés d'une sauce collante, sucrée-salée et légèrement épicée. Ce plat, souvent considéré comme une version plus croustillante et "collante" que le poulet frit coréen traditionnel, est un incontournable de la street food coréenne


Un Kimchi Jeon au calamar. Il s’agit d’une crêpe ou d’une omelette au kimchi qui est faite avec des œufs, de la farine coréenne et du « kimchi » sur une plaque chauffante. Parfois, il intègre du fromage mais ici des calamars. il est servi avec une sauce soja légèrement épicée.


Bien entendu un « Bibimbap » qui normalement est un riz que l’on mélange dans une casserole avec des légumes tels que des carottes, des courgettes, des épinards, des germes de soja, des navets et parfois du « kimchi ». Lorsqu’il est chauffé, le riz est plus croustillant. Le tout est assaisonné de « bulgogi », une sauce à base de soja, de sucre, d’ail, de gingembre. Arrive un bol en fer chauffé au rouge tout juste sorti du four, rempli de riz blanc et garni d’une variété de légumes, de bœuf haché, de sauce chili et d’un œuf cru qui est cuit par la chaleur résiduelle du bol pendant que tout le contenu est vigoureusement mélangé avec une fourchette et une cuillère. Ce plat est synonyme dans le monde entier de la cuisine coréenne.



Soban est un restaurant coréen avec une cuisine authentique et délicieuse, servie dans des plats faits maison, avec un service rapide et amical. L’ambiance est chaleureuse et unique, avec un chef qui est céramiste.